THEMES

mercredi 12 février 2014

Sultanat d'Oman : des tortues au pays de l'or noir




Vous commencez à connaître ma passion pour les tortues, un de mes vieux rêves était d’assister à leur ponte et à la naissance de leur progéniture. Evénements rares que l’on a l’habitude de voir dans les reportages animaliers tournés au bout du monde dans des endroits quasi inaccessibles. Je suis tout de même partie en quête du grâle… sur internet. C’est ainsi qu’il y a quelques années j’ai découvert  le site web d’une réserve naturelle au nom bien compliqué, localisée dans un pays que j’avais presque du mal à situer avec exactitude sur une carte du monde. J’avais surtout retenu que c’était l’un des principaux lieux de ponte des tortues vertes et j’avais précieusement enregistré ces informations dans mes archives numériques.

A la maison depuis ma dernière grossesse, je commençais à sérieusement manquer d’air. Mon cher et tendre ne pouvant pas prendre de vacances pour des raisons professionnelles, j’avais récemment décidé de partir en solo quelques jours. Dans ce contexte, quoi de mieux que de ressortir ce beau projet ? Après quelques recherches complémentaires je suis naturellement retombée sur le Sultanat d’Oman et cette fameuse plage de Ras Al-Jinz où mes créatures préférées viennent déposer leurs œufs toute l’année mais essentiellement entre juin et septembre.

Mes hésitations entre les différentes compagnies aériennes se sont vite dissipées eu égard à la durée et au nombre d’escales imposées. J’ai donc opté pour un vol direct (de nuit) avec Oman Air. Concernant mon organisation sur place, j’ai rapidement abandonné l’idée d’utiliser les transports en commun locaux car ils sont très rares. Les princes du pétrole ne jurent que par la voiture, quel intérêt  de payer un trajet en bus ou de construire des lignes ferroviaires quand l’essence coule à flots ? La meilleure option est donc la location d’un véhicule, le réseau routier (hors désert et montagnes) est excellent. Toutefois, si cela ne m’effraie pas de voyager seule, je ne suis pas assez téméraire pour conduire dans un pays non francophone, en cas de problème tout devient vite trop compliqué… Me restait donc la solution de réserver une voiture + un chauffeur par l’intermédiaire de « Comptoir des Voyages » qui m’a déniché une très bonne agence locale :
Je me suis ainsi concocté un petit programme de visites condensé sur 4 jours de dépaysement total garanti !

JOUR 1 :

Pas de regret d’embarquer avec Oman Air, mon vol est de très loin le + agréable depuis celui que j’ai emprunté pour New-York il y a 15 ans (quand j’avais été surclassé en classe affaires !). Les avions de la compagnie omanaise sont apparemment très récents avec écran tactile individuel. Comptez une bonne heure pour comprendre toutes les fonctionnalités de votre nouveau jouet (environ 50 films, des jeux, une connexion internet, des caméras embarquées…)  et il n’en reste plus que 6 avant l’atterrissage !

Première sensation sur la passerelle en sortant de l’avion : une chaleur intense, est-ce le réacteur de l’engin ? Non, juste la température extérieure à seulement 7H du matin !!! En attendant la construction du nouvel aéroport actuellement en cours, Mascate doit se contenter d’un petit terminal malgré le nombre important de vols accueillis. Tout est donc dans le même hall : bureau de change, guichet pour l’obtention du visa (5 rials) et point de contrôle du passeport. Une fois ces étapes accomplies, je profite de mon transfert à l’hôtel pour avoir un premier aperçu des alentours de la capitale. J’ai réservé une chambre à l’IBIS situé dans le quartier moderne de AL-Khuwair qui est très cosmopolite, en perpétuelle transformation, il regroupe espaces commerciaux, centres d’affaires, hôtels, zones résidentielles,… Je pose mes valises, prend une douche et quitte vite ma chambre pour ne pas me laisser tenter par un confortable lit après une courte nuit de sommeil dans l’avion.

Quand la réceptionniste m’annonce qu’un taxi me demandera entre 5 et 8 rials (10 à 16€) pour me déposer à la Grande Mosquée (qui m’a semblée très proche lors de mon trajet depuis l’aéroport), je décide d’y aller à pieds. Mais + j’avance et demande mon chemin aux locaux, + ils m’assurent que c’est trèèèès loin et « impossible » d’y aller sans voiture. Je finis donc par prendre un taxi qui ne me demande déjà plus que la moitié du montant initial… et pour cause… j’avais déjà parcouru l’essentiel du chemin et il me dépose à peine 1 ou 2km + loin ! Les chaussures des Omanais ne doivent vraiment pas être usées !

La Grande Mosquée a été inaugurée en 2001, c’est la + majestueuse de tout le Sultanat. Construite par un architecte omanais et un autre londonien, elle allie tradition et modernité. Elle peut accueillir 20 000 fidèles sur 416 000 m2.


Joli jardin fleuri à l’entrée. Quatre minarets de 45m délimitent l’espace du bâtiment et un cinquième s’élève au milieu (écho des 5 piliers de l’islam).


La salle de prières des hommes est la + impressionnante sous son immense dôme. Marbre blanc aux murs, portes sculptées, mihrab tourné vers la Mecque. 


La confection du tapis persan de 4 263m2 a nécessité 4 années de travail par 600 professionnels. 35 lustres en cristaux de Swarowski.


La salle de prières des femmes.


Sous les arcades (« riwaqs »), des salles auxiliaires, notamment celles destinées aux ablutions.






Je reprends le même taxi jusqu’à Mutrah. Ce quartier vivant et populaire est depuis longtemps un lieu d’échange et de commerce. Je me fais déposer au marché aux poissons.






L’odeur est saisissante mais l’ambiance qui y règne vaut vraiment le détour. Les belles prises du jour se négocient dans la bonne humeur.


Une fois choisies par le client, les poissons sont vidés et écaillés de main de maître.



En longeant la corniche récemment aménagée, on observe le port, de jolies maisons aux façades blanches avec leurs balcons de bois et des forts à flan de colline.


 Quelques boutres traditionnelles qui côtoient les navires militaires en escale...


Le quartier est célèbre pour son souk à côté de la belle mosquée Lawati au dôme bleu. 


Véritable caverne d’Ali baba organisée par activité (tissus, épices, encens, nourriture,…etc). 


Comme nous sommes hors saison touristique, j’y croise surtout la population locale venue faire ses emplettes et je peux me balader tranquillement sans être trop sollicitée par les vendeurs.






La seule chose qu’ils me proposent tous sur mon passage c’est un « pashmina… une écharpe par 40 degrés !


Je traverse le dédale de ruelles où s’écoule la vie quotidienne des habitants derrière les lourdes portes en bois des maisons accolées. Pause coca en terrasse et je reprends le chemin de la corniche qui longe la baie pour tenter d’atteindre la vieille ville de Mascate.


J’ai du mal à me repérer sur mon plan et à juger la distance qui me sépare de cet endroit, mais je peux compter sur l’extrême gentillesse des Omanais. L’un d’entre eux, après m’avoir indiqué la route, m’offre deux bouteilles d’eau (il a du craindre que je meurs de déshydratation tant la chaleur est forte) et un autre me propose carrément de m’y déposer avec son pick-up de service, ce que j’accepte volontiers. Pour le coup la route était encore longue et surtout pentue en arrivant par les hauteurs de la ville, superbe panorama :



La vieille ville de Mascate est très particulière, à l’opposé de l’ambiance grouillante de Mutrah. Nichée au calme entre les roches ocres, la cité royale renferme essentiellement d’imposants bâtiments administratifs (notamment le somptueux ministère des Finances), des écoles, musées, hôpitaux



et surtout une des résidences du Sultan : le palais Al-Alam. 


Derrière ses pelouses impeccables et ses parterres de fleurs multicolores, l’imposant bâtiment se dresse sur de larges colonnes bleues et dorées. Le Sultan y reçoit ses hôtes étrangers. L’autre façade du palais donne sur la mer.


Les rues immaculées et bordées de belles maisons blanches sont incroyablement désertes. On pourrait croire à une ville fantôme mais quelques gardes royaux, jardiniers et agents d’entretien percent discrètement le silence ambiant.


Perchés de part et d’autres de la baie à flan de collines, deux forts (Mirani et Jalali) surplombent la ville et gardent leur fonction défensive puisqu’ils sont encore occupés aujourd’hui par des forces armées au cas où des pirates quelque peu suicidaires abordent la côte !


De belles portes jalonnent la ville fortifiée. Je quitte ce surprenant quartier pour rentrer à l’hôtel. Un gentil papy me propose de partager son taxi jusqu’à Mutrah pour rien du tout et me négocie la suite de la course pour 2 rials, soit 3 fois moins cher que le tarif officiel. En + de me trimballer pour pas grand-chose, le chauffeur décide de me montrer le quartier animé de Al Qurm avec sa jolie plage bordée d’hôtels de luxe.


C’est aussi le poumon vert de Mascate grâce à ses grands parcs très fréquentés par les familles locales.
Le taxi m’arrête ensuite dans un resto branché du coin juste pour en admirer la super déco : reconstitution d’une jungle tropicale. De retour à l’hôtel je m’effondre pendant 2 heures avant de descendre dîner au MacDo du coin !

JOUR 2 :

Je fais connaissance ce matin avec Tariq, mon chauffeur pour le reste du voyage. Lui-même organisateur de treks à travers le pays, il possède de vraies compétences de guide au-delà de ses capacités de conducteur de 4X4. On part en direction du Sud en empruntant la nouvelle route côtière. Arrêt dans le village de pêcheur de Quriyat.


Un chemin traverse les salines où l’on peut observer de jolies barques. Une tour se dresse sur une petite île accessible à pieds par marée basse.

Il fait si chaud qu’en sortant de la voiture climatisée de la buée se développe à l’intérieur de mon appareil photo ! Brouillard complet sur mes prises de vue, c’est un comble par un temps si lumineux. Heureusement que mon téléphone peut assurer le relais pendant que mon bridge se remet de ses émotions !

Comme Tariq doit se lasser de l’itinéraire classique prévu par son agence, il décide de sortir des sentiers battus pour me montrer des endroits qu’il connaît, hors zone touristique. Tout d’abord Wadi Dayqah et son barrage.


Puis il s’attaque à une interminable route de montagne fort chaotique. Chemin impraticable sans 4X4, certains passages sont très étroits, pentus, difficiles à négocier. Je soupçonne mon pilote de bien s’éclater à travers cette conduite sportive pendant que les bagages font des bonds dans le coffre… ainsi que mon estomac !


Notre rallye raid nous amène jusqu’au joli wadi Suwayh, au pied de la montagne.






Encore quelques virages et secousses pour finir la boucle et nous retrouvons la route « officielle », toute belle, lisse et droite !!! Arrêt au surprenant trou d’eau « Bimmah ».


D’après la légende, c’est l’impact d’une étoile ou d’une comète qui aurait formé ce trou de 20m au fond duquel on peut se baigner dans une eau turquoise, provenant à la fois de la montagne (en sous-sol) et de la mer toute proche.


 Un peu + loin, à Fins, s’étend la belle plage de White beach…


Nous arrivons à Wadi Shab en milieu de journée, le soleil est à son zénith, il fait plus de 40°C quand j’entreprends la rando qui mène aux vasques d’eau douce couleur émeraude. Pour cela il faut d’abord franchir la rivière à bord d’une barque.


Ensuite un petit sentier serpente entre les palmiers jusqu’au cœur du wadi.






L’eau disparaît laissant place à la caillasse entre les montagnes aux parois abruptes qui sont égayées par des touches de verdure. Puis, tel un oasis dans ce désert de pierre, l’eau réapparait au fond des gorges.


Il faut compter environ ¾ d’heure pour atteindre les + jolies vasques bordées de petites plages de cailloux.


Le chemin n’est pas toujours évident et nécessite un peu de grimpette sur les rochers, mais magnifique récompense à l’arrivée…


Malgré mon état de liquéfaction avancé, je m’extasie devant ce paysage splendide où l’eau, les palmiers et la roche cohabitent.  En se baignant dans les derniers bassins, il est possible d’accéder à une caverne de quelques mètres de diamètre mais très profonde (je n’ai donc pas tenté l’expérience pour éviter de me noyer avant d’avoir vu les tortues !).

Pause dans ce lieu idyllique pour admirer le paysage, reprendre mon souffle, terminer ma bouteille d’eau bouillante (j’aurais du prendre un sachet de thé à l’hôtel ce matin, il aurait pu y infuser sans mal !).


Sur le chemin du retour je me rafraichis la tête avec cette eau limpide. Le trajet est physiquement moins difficile qu’à l’aller car une des parois du wadi est désormais à l’ombre. Ma petite séance d’escalade peut reprendre, le but du jeu étant de se faufiler entre le labyrinthe de rochers en cherchant la voie la + praticable. Toutefois impossible de se perdre puisque l’on suit le lit du cours d’eau, tantôt asséché, tantôt visible.

Mes jambes commencent à tétaniser et le dernier kilomètre me semble durer une éternité ! Je crois à un mirage quand la rivière réapparait et que le gamin remonte dans sa barque pour me ramener sur l’autre rive où Tariq m’attend, tout étonné que je sois allée jusqu’au bout de la rando par cette chaleur !

On rejoint Wadi Tiwi où l’on peut aussi entreprendre une marche sportive mais ayant atteint mes limites physiques à Wadi Shab, je me contente de prendre de jolies photos là où s’arrête notre 4X4 ! Une route de montagne suit le wadi sur 36km reliant hameaux perdus et cultures en terrasse. Cet itinéraire nécessite plusieurs heures de conduite mais ce n’est pas notre objectif du jour. Avant de rejoindre le scientific center tant attendu, nous passons par  « Sur ».


Cette ville est célèbre pour ses boutres, bateaux qui ont fait sa prospérité et dont la fabrication perdure de nos jours.  Nous visitons ainsi un chantier où  ces grandes embarcations en bois sont en cours de construction.


On grimpe sur des échelles de fortune pour admirer le travail des ouvriers qui ont conservé le savoir-faire d’antant.







Grand port de commerce de marine à voile, Sur avait développé une activité économique florissante au début du XXème siècle. Le site est en effet idéal puisque une bande de terre protège la lagune de la mer et forme un abri naturel.


Le quartier historique de Al-Ayja entoure ainsi une partie de la lagune. Il a beaucoup de charme avec ses pittoresques maisons blanchies à la chaux et son phare.


Le bras de mer qui se vide à marée basse est traversé par un pont flambant neuf reliant la ville moderne et la ville ancienne.


En route pour l’étape finale de cette journée : la réserve naturelle de Ras-Al-Jinz. Ces plages accueillent l'une des plus importantes populations de tortues vertes au monde (plus de 30 000 par an). Le centre de recherche ouvert aux visiteurs propose des sorties nocturnes encadrées d'observation des tortues et il héberge également quelques chambres très agréables et bien équipées.


 J’occupe pour ma part la carapace n°14 !


Un petit musée interactif permet de s’occuper en attendant la tombée de la nuit. Les expos sont bien faites mais j’ai du mal à me concentrer sur l’audio-guide en anglais tellement je trépigne d’impatience ! Une petite heure de repos pour récupérer de mes exploits sportifs du jour, un plat de pâtes au resto de l’hôtel et le moment du rassemblement pour la tournée d’observation de 21H est arrivé. Nous prenons le chemin de la plage à la lumière discrète des lampes de poche de nos 2 guides. L’un part à la recherche des tortues avec une lumière infra-rouge pendant que l’autre nous donne des explications sur leur processus de reproduction. Quand la lumière deviendra blanche, cela signifiera qu’il aura localisé quelque chose.

Les tortues qui pondent sur ces plages y sont nées il y a + de 30 ans. Tous les 3 ans elles s’accouplent à proximité du site et reviennent y déposer leurs œufs à 3 reprises (2 fois en été et 1 fois en hiver). Les petits sortiront du sable environ 2 mois + tard. Selon la température du nid il s’agira de mâles (inf à 27°C) ou de femelles (sup 27°C). Pendant que le guide nous donne ces infos, la lumière passe au blanc et l’excitation est à son comble. C’est une tortue en pleine ponte que nous avons le bonheur d’observer. Après avoir creusé le trou à l’aide de sa queue, elle y dépose une centaine d’œufs enrobés d’un mucus filant, qui tombent au fil des contractions. Elle rebouche ensuite son nid délicatement avant de « brouiller » son aire de ponte avec ses pattes antérieurs.
Quelques minutes + tard, le guide nous refait signe, cette fois ce sont des bébés tortues qui viennent de naître et tentent de s’extirper du sable pour gagner la mer. Ce moment est tout aussi émouvant, c’est magique de voir ces petits êtres découvrir le monde.
Un peu + loin une autre tortue après l’effort accompli retourne vers le large, épuisée, elle doit marquer plusieurs pauses avant d’atteindre les premières vagues.

On retourne au Scientific Center pour quelques heures de sommeil avant le tour de 4H du matin. Nous sommes une dizaine à nous être levés au milieu de la nuit pour assister une seconde fois à ce merveilleux spectacle. Le guide m’embarque dans son 4X4 et me permet de participer avec lui au repérage des tortues. Nous ne tardons pas à en localiser une en train de pondre et l’admirons longuement.






Le guide me fait discrètement signe de m’approcher au loin et me montre un nid où les petites tortues apparaissent. Il m’en met une au creux de la main, en ramasse d’autres et nous allons les déposer + près de la mer pour leur faciliter cette première épreuve et augmenter ainsi leurs chances de survie.


Bon vent ma petite tortue !


On observe ensuite d’autres tortues recouvrir leur nid ou repartir à la mer pendant que le soleil se lève à l’horizon. 


Le paysage est splendide avec les falaises en arrière-plan qui surplombent le site de nidification...


Le chemin jusqu'aux premières vagues est interminable après l'effort tout juste accompli...

               















Le groupe rentre se coucher, moi je préfère rester sur la plage pour continuer à admirer quelques retardataires, comme cette tortue exténuée, les yeux plein de larmes dont je préfère m’éloigner pour ne pas la déranger dans ce moment déjà suffisamment éprouvant pour elle.


Un dernier coup d’œil à cette plage où le sable garde le souvenir du passage des tortues, on croirait les traces de pneus d’un 4X4 !


Je rentre au Scientific Center, à peine le temps de me « dessabler » et je retrouve Tariq au petit dej’ pour lui raconter cette merveilleuse nuit blanche !

JOUR 3 :

On reprend la route côtière, faisons un petit arrêt en haut des falaises surplombant la mer. Un air vivifiant me maintient en éveil, ce qui est + prudent compte tenu de la hauteur…


On bifurque ensuite vers l’intérieur du pays en passant par Jaalan bani bu ali, territoire des Wahhabites. Dans ce village, nous pouvons voir un ancien fort


et surtout la mosquée aux 52 coupoles. Elle aurait été construite au XIème siècle, rappelant le profil des mosquées sahéliennes.


Après une bonne heure de route au cours de laquelle j’ai fini par m’assoupir, on atteint Wadi bani khalid.


Cette superbe oasis aménagée comme un parc naturel aquatique est moins sauvage que Wadi Shab mais revêt tout de même des allures de carte postale.


Ici la balade est beaucoup moins sportive pour rejoindre les piscines d’eau claire parsemées de rochers où il fait bon lézarder...


Un de ces endroits où l’on resterait volontiers une éternité à ne rien faire !  


















Juste tremper ses pieds au milieu de petits poissons qui viennent bequeter vos peaux mortes. Une pédicure gratuite ! Un de ces endroits où l’on resterait volontiers une éternité à ne rien faire !


Tariq déjeune sur place dans une petite échoppe. Je me contente de lui piquer quelques frites car l’après-midi s’annonce pleine de secousses et je compte bien préserver mon estomac contrairement à hier matin !

En effet, on se dirige vers les portes du désert où nous attend une séance de « dunes bashing » : montagnes russes version orientale à bord d’un 4X4 ! Avant cela on s’arrête dans un petit village devant une boutique improbable qui fait office de garage. Après un coup de fil pour réveiller le propriétaire, celui-ci bidouille la voiture pour notre nouveau rallys-raid !


On empreinte un petit chemin au bout duquel se profilent les premières dunes. Mon pilote fait chauffer la machine, prend son élan et attaque ascensions et descentes vertigineuses dans le désert des Whahiba Sands.


Ce dernier porte le nom de la tribu qui le peuplait et s’étend sur 12 000km2 presque jusqu’à la mer. On y croise désormais moins de caravanes et davantage de campements semi-sédentaires de bédouins. On s’arrête dans une de ces baraques de fortune pour déguster d’énormes dattes (une des principales ressources locales). On peut y voir les tissages que les femmes vont ensuite vendre au marché d’Ibra.

Quoi de mieux qu’une nuit entre ces dunes ocres pour s’immerger un peu + dans cet environnement exceptionnel ? On rejoint le « 1000 nights camp », un des + isolés au cœur du Wahiba. Panneau d’accueil assez insolite !

Je découvre ma tente traditionnelle bédouine, sous laquelle il doit faire 50 degrés !!!  Elle a toutefois beaucoup de charme, j’attends la nuit avec impatience au terme de cette journée encore bien remplie.


Avant ça je tente de faire baisser ma température grâce à une douche à ciel ouvert puis je profite de l’open-bar du resto en plein air (bon OK c’est juste une glacière remplie de sodas mais dans le désert ça se savoure !)


Bien que cela ne soir pas prévu dans sa prestation, Tariq, passionnée par sa région, me propose de redémarrer son 4X4 pour aller admirer le coucher de soleil.

On grimpe au sommet d’une des dunes ocres dont certaines atteignent 100m de haut. On surplombe ainsi le désert pour assister à ce spectacle magique.


Mon chauffeur me demande ensuite si je préfère rentrer me reposer au camp ou plutôt finir la journée avec une dernière spéciale à fond entre les dunes. Mon anglais doit être tellement bon qu’il comprend le contraire de ce que je lui réponds et c’est reparti pour une demi-heure de piste à toute allure alors que la nuit tombe sur le désert.


De retour au « 1000 nights camp » l’heure du dîner arrive rapidement, je le partage avec Tariq et un couple qui occupe la tente voisine de la mienne. En effet nous ne sommes que trois touristes ce soir à pouvoir profiter du calme des lieux hors saison. Après le repas on passe une agréable soirée autour de jeux de société, juste dérangés par des espèces de scarabées volants (dont un me tiendra compagnie toute la nuit) ! A cette époque encore très chaude, la faune du désert est toujours en activité, heureusement je ne croiserai ni serpent, ni scorpion, juste des insectes (en hiver, tout ce petit monde entrera en hibernation, rendant le désert + hospitalier pour les voyageurs !).  Je regagne ma tente à la lueur des lanternes, la température à l’intérieur n’a pas baissé. Vu que nous sommes seuls au monde avec mes deux voisins germanophones, je m’endors en laissant la tente grande ouverte sous le ciel étoilé.

JOUR 4 :

Déjà la dernière journée de mon escapade omanaise. Après le petit dej on s’amuse encore un peu dans les dunes. L’une d’elle nous offre une jolie vue panoramique sur le Wahiba.


On croise ensuite une petite caravane le long de la piste.


Même arrêt chez le pseudo-garagiste encore fermé mais qui ne décroche pas son téléphone cette fois. On trouve le nécessaire ailleurs avant de reprendre une vraie route en bitume jusqu’à Ibra.

Tariq me dépose à l’entrée d’Al-Manzifat, une vieille ville fortifiée dont il ne reste que les ruines encore visibles. Je traverse cet incroyable village fantôme.




















De vielles portes sont encore bien conservées et on peut laisser libre court à son imagination pour deviner la vie qui s’écoulait jadis ici.


Le village est ses remparts...







Le bâtiment le plus imposant, un édifice religieux dont les belles ouvertures voûtées sont encore bien visibles.





Place à la découverte de Niswa, moteur économique de la Région, fief historique des intellectuels et guides religieux, elle fut la capitale du pays aux VIème et VIIème siècle. La ville est construite au bord de deux wadis et son oasis longue de 8km englobe l’ancienne ville dont l’animation et les bâtiments sont concentrés autour du souk. Il est préférable de s’y rendre en début de matinée, à l’heure où nous arrivons, les marchands plient déjà boutique. On peut toutefois flâner dans les ruelles de cet étonnant souk construit à l’emplacement de l’ancien marché. Protégé de remparts, il est agencé en quartiers de façon très fonctionnelle derrière des murs aux couleurs ocres.
Autour d’une jolie petite place, on trouve le secteur des artisans où je fais le plein de souvenirs à rapporter dans mes bagages.


A côté, sous des arcades anciennes, des petites échoppes proposent des produits locaux. Un peu + loin, trois marchés couverts : celui des viandes, des poissons et des fruits et légumes. Sans hésitation le + agréable souk que j’ai pu parcourir. Moderne, aéré, bien organisé, tout en respectant une architecture traditionnelle.
Nous visitons ensuite la citadelle de Niswa. Construite au XVIIème siècle par l’imam Sultan qui chassa les Portugais d’Oman en 1650, elle fut durant 300 ans le symbole de la région, à la fois palais, prison et siège du gouvernement. Elle englobe un château (résidence et services administratifs) et un fort uniquement défensif avec une énorme tour centrale.






Un escalier mène à une grande plate-forme à 40m de hauteur bordée de chemins de ronde pour les gardes. La vue sur le souk, la mosquée, la palmeraie et les montagnes est imprenable.


L’accès à la tour était truffé de pièges : trappes en bois cachant un profond trou, possibilité d’asperger les envahisseurs avec du sirop de datte bouillant,… etc ! Au-delà de sa cour intérieure, la citadelle comptait une multitude de dépendances dont certaines recèlent meubles et objets anciens : salle des étudiants, des prières, bibliothèque, espace de stockage des dattes,…



















Retour au XXIème siècle : on s’arrête au drive du KFC local. Par contre on consomme notre poulet-frites dans un cadre bucolique, les pieds dans l’eau !



Dernière étape à Birkat Al Mauz. Le vieux village fortifié a été construit à flan de colline. Un falaj (similaire à celui dans lequel on a pataugé au déjeuner) traverse la cité et alimente les palmeraies environnantes.


Les maisons de pisé en ruine recèlent encore plus de mystère et de charme que celles de ce matin. C’est assez acrobatique pour accéder à certaines d’entre elles, perchées sur la montagne.






J’y trouve de vieux papiers rédigés en arabe, peut-être des prières. 


Ici encore, quasiment personne à l’horizon, de quoi s’imprégner pleinement de la quiétude des lieux figés dans le temps.


Tariq me conduit ensuite en haut d’une colline qui fait face au village. La vue sur ces constructions au milieu des étendues de palmiers est juste splendide.


Retour à Mascate. Mon vol étant très tardif, mon chauffeur me dépose dans un grand centre commercial à proximité de l’aéroport. Déjà l’heure des adieux et du retour dans la société de consommation. Je fais « les soldes » dans quelques enseignes de vêtements qui pratiquent les mêmes prix qu’en Europe ! Et je finis chez Starbucks d’où j’observe les va-et-vient de la population locale au train de vie plutôt aisé.

Fin du voyage au cours duquel j’ai pu concrétiser un vieux rêve et découvrir un fabuleux pays aux 1000 visages dont je n’aurais sans doute eu l’idée de fouler le sol sans la présence de ces fameux sites de ponte. Je resterai marquée par l’accueil chaleureux et désintéressé des Omanais. Certainement un des endroits les + surs et + stables du Golfe. Des paysages variés à couper le souffle qui donnent envie de revenir pour les traverser + longuement, par exemple à travers l’un des nombreux treks proposés dans cette belle région du globe.

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