THEMES

lundi 5 octobre 2015

Indonésie : Java, Bali et Lombok

http://mespetitesescales.blogspot.fr/2015/10/indonesie-java-bali-et-lombok.html

Envie de retrouver les parfums d'Asie, de découvrir les paysages époustouflants des îles volcaniques et de fouler leurs terres fertiles... direction l'Indonésie pour une quinzaine de jours de Java à Bali en passant par Lombok et les Gilis.

Dimanche 10/08 – Lundi 11/08 :

Aéroport de Marseille, 19h, prêts à décoller pour un nombre d’heures indéterminées ! Entre les escales et le décalage horaire, il est préférable de ne pas calculer la durée de notre trajet à l’autre bout du monde. Embarquement sur un premier vol Lufthansa pour Francfort. A 22h, deuxième vol pour Jakarta mais avec un transit surprise via Kuaka Lumpur. Après une nuit dans l’avion nous foulons donc le sol Malaisien puis celui de l’Indonésie où il est déjà… 19h !

Depuis quelques semaines, le visa n’est plus obligatoire pour les ressortissants français. Les formalités douanières sont rapides. Petit tour de repérage dans l’aéroport pour trouver le bureau de change le plus avantageux afin de devenir multi-millionnaires en roupies indonésiennes. Sachant qu’un euro équivaut à 14 800 roupies, nous repartons avec des liasses de billets plein nos poches.

Un « shuttle bus » permet de changer de terminal (ne pas tenter de faire la liaison à pied, cela équivaut à traverser le périph parisien aux heures de pointe !). L’Ibis budget airport où nous avons réservé nos deux premières nuits est flambant neuf et présente l’avantage d’être normalement à 10 minutes de l’aéroport ce qui est bien pratique pour les arrivées tardives et les départs matinaux. Il propose une navette, qui, faute d'être rapide, est gratuite.

Premier repas indonésien au bord de la piscine de l’Ibis Style voisin. « Mie goreng » (plats à base de nouilles frites)  et « nasi goreng ayam » (riz sauté avec du poulet) au menu. Après une chasse aux moustiques, on s’endort sans mal.

Mardi 12/08 :

Première journée de découverte du pays. Grâce à quelques fouilles sur internet, j’ai réservé les services d’Adi, un chauffeur qui nous conduira au sud de Jakarta vers Bogor. La capitale indonésienne présentant peu d’intérêt touristique on a choisi de suivre l’exemple de ses habitants qui, le temps d’un WE, s’échappent de la ville tentaculaire pour respirer l’air frais à 70km de là. Selon le trafic routier, le temps de trajet est très aléatoire, aujourd’hui il nous faut moins de 2H pour arriver à Taman Safari.


















Il s’agit du plus grand zoo d’Indonésie que l’on parcourt en grande partie à bord de sa voiture au milieu des animaux en liberté. On peut les nourrir de carottes et de bananes achetées le long de la route.

 

Les plus gourmands n’hésitent pas à venir pointer leur museau à l’intérieur du véhicule !


C’est largement moins recommandé de donner la becquée aux fauves mais même avec les vitres fermées cela reste impressionnant de les approcher de si près.




Après le safari, le reste du zoo se traverse à pied mais toujours à proximité des animaux. Rencontre avec des lémuriens joueurs !


Je ne résiste pas à la photo avec l’orang-outan qui me fait un gros câlin...


...puis avec le tigre pas si assoupi que ça !


Essayons de ne pas déranger ce couple de lamas bien occupé !


Il est ensuite possible d’assister à divers spectacles mais on préfère poursuivre notre route vers Puncak et ses fameuses plantations de thé. Derrière se profilent dans la brume les volcans Gunug Pangrango et Gede (encore actif).

 

Sur les flancs des collines poussent donc les plants dont les feuilles supérieures feront l’objet d’une future récolte qui permettra la production de thé blanc et noir.


 











Ici le paysage n’a plus rien à voir avec l’espace hyper urbanisé de Jakarta. On comprend pourquoi les citadins viennent s’y ressourcer.

Nous déjeunons sur place au resto « Rindu Alam » avec une superbe vue sur les plantations où je commande une soupe pleine de…  plein de choses !


Il faudra bien 1h30 pour redescendre vers Bogor car la route s’est bien chargée mais c’est l’occasion de traverser des petits villages et d’observer la vie qui s’écoule ici tranquillement entre les échoppes de fruits et légumes, les vendeurs de téléphones et les réparateurs de scooters !



A Bogor, visite du jardin botanique, l’un des plus prestigieux du monde au 19e siècle. Sur une idée de Raffles alors gouverneur de Java, il a été fondé en 1817 par le naturaliste et botaniste allemand Reinwardt qui travaillait pour le compte du gouvernement des Indes néerlandaises. Son but était surtout scientifique, il souhaitait notamment classer et recenser les plantes indigènes, mieux comprendre leur usage, voire leur potentiel médicamenteux pour les utiliser à des fins commerciales. Le jardin est devenu un centre de promotion de l'agriculture et de l'horticulture en Indonésie.


















C’est l’effervescence devant le palais présidentiel (l’un des six du pays) pour la préparation de la fête nationale de l’Indépendance qui a lieu dans quelques jours, le 17 août. 

 
Bambous géants et arbres vieux de 150 ans, impressionnants tant par leur hauteur que par l’importance de leurs racines.


Baobabs et fleurs aux couleurs éclatantes.

 
Le jardin ferme à 17h, on prend donc le chemin du retour pour Jakarta alors que la nuit tombe déjà.

 

Quelques heures de sommeil avec un réveil programmé à 2H15 du matin, notre vol pour Lombok décollant à 5H.

Mercredi 12/08 :

Après avoir attendu le départ de la navette de l’hôtel un bon moment, grosse hésitation sur notre terminal de départ avec la compagnie Lion Air. Nos billets d’avion, le chauffeur de l’IBIS et les écrans de l’aéroport nous dirigent vers le T3, mais l’hôtesse au sol nous avait dit lundi de nous présenter au T1, ce que nous confirment d’autres membres du personnel. Le fait de ne voir aucune info sur notre vol ne nous rassure pas et étant visiblement les seuls occidentaux perdus ici, on n’est pas certains de s’être bien faits comprendre. On décide toutefois de leur faire confiance. Les files d’attente de contrôle et d’enregistrement ne répondent à aucune logique mais on nous prend volontiers nos bagages en même temps que ceux d’autres passagers partant aux quatre coins de l’archipel ! Délestés de nos 15kg, on s’avance davantage dans le terminal et on se retrouve par miracle devant la porte d’embarquement pour Lombok !

Nous ferons un rapide passage sur cette île de 4 740m2 dominée par le volcan Rinjani. Notre but est de rejoindre dans la journée le port de Bangsal d’où partent les bateaux pour les fameuses Gilis Islands. Pour éviter la foire d’empoigne entre les taxis et les différentes agences en arrivant à Lombok, j’avais réservé par mail une voiture auprès de la compagnie « Golden Bird », notre chauffeur nous attend donc à la sortie de l’aéroport. Le paysage n’a plus rien à voir avec celui de Jakarta, ici s’étendent des champs de riz, maïs, café, tabac ou encore coton. Le littoral est bordé de cocotiers et la route côtière offre de beaux points de vue.


Le calme règne sur la campagne, la circulation routière est rythmée par le passage des attelages, plus agréables que les bouchons de la capitale ! Femmes et hommes s’affairent dans les champs ou sur les marchés pendant que leurs enfants en uniformes de couleurs vont à l’école et entonnent des chants en répétant des marches cadencées.
Avant de nous déposer au port, nous demandons à notre chauffeur de nous arrêter à une ferme de perles. On y fait une visite très intéressante au cours de laquelle tous les secrets de « fabrication » des perles de culture nous sont révélés.



 















Après la reproduction des huîtres adultes, les bébés vont s’accrocher aux filets et grandissent tranquillement de bassin en bassin. Leur nourriture est savamment élaborée dans le laboratoire. Au bout de plusieurs années, un « embryon » de perle leur sera implanté dans une poche naturelle (venant d’une autre huître).


Nous assistons à l’opération du « docteur » comme on le surnomme ici. Un travail hyper minutieux. Deux ans après, c’est « l’accouchement par césarienne » : la perle est récupérée et si elle est de bonne qualité, la mère porteuse a droit à une nouvelle implantation. Notre guide nous explique ensuite comment déterminer la valeur d’une perle selon sa brillance, sa forme, sa surface, son calibre. Vu le prix, je ne repartirai pas avec un collier mais on s’endormira franchement moins bêtes ce soir !
















Il est désormais temps de rejoindre Bangsal, On arrive au port vers midi, un peu tard car la plupart des embarcations partent le matin. On « bénéficie » donc du tarif le plus élevé pour effectuer la traversée vers Gili Meno + 2 bonnes heures d’attente dans le seul café du coin, bondé de globe-trotteurs en transit vers différents coins d’Indonésie.


Voici ce que l’on appelle ici un « ferry », on est loin du paquebot de « La Croisière s’amuse » ! On embarque donc sur un de ces vieux rafiots plein à craquer.


Pour rentabiliser le trajet, il est chargé au maximum de produits divers et variés qui iront approvisionner les habitants de l’île. On tente de se faire une place entre un frigo, un vélo, des pièces métalliques, des coussins, des cartons de marchandises et des bidons d’essence !


Par miracle, on arrive à Gili Meno 30 minutes plus tard sans avoir coulé mais avec moultes difficultés pour accoster… C’est marée basse donc on ne découvrira réellement la beauté des eaux turquoises que demain matin. Complètement décalqués par le trajet débuté à 3H du matin, on se traîne péniblement avec nos gros sacs jusqu’au Seri Resort au nord-Est de l’île, ici aucun véhicule motorisé (mais pour ceux qui sont vraiment à bout de force, possibilité d’y aller en calèche, comme quoi il devait nous rester un peu d’énergie !).
 

On a opté pour un hébergement un peu atypique, à savoir un lit protégé d’une moustiquaire et surplombé d’un toit en bambou, le tout en plein air ! 


















Malgré la fatigue, je ne résiste pas à une petite sortie snorkeling face à l’hôtel, un spot réputé de l’île. De jolis poissons mais pas de tortue à l’horizon en fin de journée.

Nous dînons tôt dans un cadre de rêve chez Jali. Malgré la musique de Gili Trawangan, l’île voisine des fêtards, qui résonne jusque « chez nous », on s’effondre vite au creux de notre lit presqu’à ciel ouvert !

  
Jeudi 13/08 :
Après un petit dej’ vue mer, je repars à la recherche des tortues, juste en face de notre resort.


 Je palme, je palme, je palme, encore et encore, de beaux poissons mais pas de tortues...

 
Je commence à désespérer quand un autre plongeur me dit en avoir vu une à quelques mètres de là. Mes investigations sous-marines reprennent de plus belle quand enfin j’aperçois une carapace !
Je rejoins ma nouvelle copine qui s’éloigne en nageant plus vite que moi avant d’avoir pitié et de m’attendre pour quelques photos souvenirs !


La journée défilant vite, on part se changer pour découvrir le reste de l’île qui ne fait que 2km de long pour 1km de large.


  Après la grosse tortue en mer, place à la pouponnière du « Turtle Sanctuary ».


Ici les œufs sont récupérés et les bébés gardés en lieu sûr pour grandir en sécurité avant d’être relâchés en mer.


On continue notre tour de Gili Meno. « Gili » veut dire «île » en sasak, la langue de la majorité des habitants de Lombok.





  La côte + sauvage et le lac d’eau douce bordé de palmier.





Après avoir bouclé notre parcours de 2h environs, on déjeune chez Rusti, encore avec une vue défiant toute concurrence ! Au cœur de l’île on rencontre les « vrais » habitants de Gili Meno, à l’écart de la zone touristique du front de mer. Mais ici aussi les jours semblent s’écouler bien tranquillement. On passe devant l’école. Un papa prend la pause avec ses enfants.


D’autres scrutent discrètement un poste de télévision pendant qu’une petite fille défend son goûter face au chat gourmand.

 
On visite ensuite le « Bird Sanctuary » ou « Taman Burung », une réserve privée plutôt chère pour quelques oiseaux exotiques vivant dans des cages plus ou moins bien entretenues.

 

On peut toutefois y observer un dragon de Komodo
 

                                                             et un crocodile, les maîtres des lieux...


En sortant, on se régale de pancakes à l’ananas au Jali Café puis on lézarde sur un transat de notre resort, c’était le quart d’heure fariente de notre séjour !

 
Dîner toujours chez Jali où nous avons pris nos petites habitudes. Ce soir c’est poisson grillé que l’on peut choisir parmi la pêche du jour. Un vrai régal.


Retour dans la nuit étoilée, le vent souffle fort ce soir mais nos « murs » de bambous nous protègent des embruns marins et des quelques gouttes de pluie.

Vendredi 14/08 :

Il est déjà temps de quitter ce petit paradis pour poursuivre notre découverte de l’archipel.

 
Toute une expédition à nouveau, on prend un bateau traditionnel pour Gili T. (changement radical d’ambiance dans ce mini-Ibiza local !). Les speed-boats pour Bali partent depuis la plage du bar reggae « Sama Sama ». Trajet réservé sur Internet avec « Amed Sea Express » mais on voit défiler les bateaux de toutes les compagnies pendant 1h sauf le nôtre ! On finit quand même par embarquer. Vu le retour d’expérience des autres voyageurs on essaye d’éviter 2h de mal de mer en faisant le trajet sur le toit du bateau  au grand air. Cela permet en outre d’observer des bans de dauphins au cours de la traversée. Puis les côtes balinaises se sont profilées à l’horizon.


On débarque sur la plage de sable noir d’Amed au Nord-Est de l’île. Le village de pêcheurs qui vivait traditionnellement de la collecte du sel reste préservé de l’agitation touristique même si les visiteur étrangers, principalement Français d’ailleurs, sont de plus en plus nombreux. La richesse des fonds marin font de la zone un lieu de prédilection des plongeurs. On négocie un taxi qui nous dépose à « Tudes Homestay », guesthouse de deux chambres seulement donnant directement sur la plage.


Le cadre est si paisible que l’on passerait bien le reste de la journée à contempler la mer et les « prahu » (bateaux de pêcheurs à balancier).


Mais c’est à Bayuning que l’on finira l’après-midi. Ici en quelques coups de palmes on peut atteindre l’épave d’un navire japonais. Très impressionnant, limite effrayant d’approcher la carcasse de ce bateau fantôme désormais colonisé par les poissons multicolores. 


Etant à marée basse, l’approche de l’épave est encore plus facile.


Le jour commence déjà à tomber, on entame la discussion avec des jeunes qui ne se font pas prier pour nous ramener à Jemeluk contre quelques billets. On arrive juste à temps pour le coucher de soleil derrière le mont Gunung Agung.

 

Le ciel rougeoit pendant que nous nous installons à notre table de ce soir au « Bobo Warung » à deux pas du bungalow. Ici le choix s’oriente forcément vers les produits de la mer fraîchement pêchés, gambas et calamars au menu à la lueur des lanternes.

 
Fin de soirée face à la mer sur le transat de la guesthouse avant de s’endormir bercés par le bruit des vagues.

Samedi 15/08 :

Levés à 6h30 pour assister au retour des pêcheurs. Mais en ouvrant les portes du bungalow la plage paraît bien peu animée et les bateaux n’ont pas bougé depuis hier. La mer était trop forte, du coup quasiment personne n’a quitté les côtes, hormis deux ou trois téméraires qui ont bravé les vagues et les courants.

 
La balade matinale est toutefois bien agréable. 



                         













Petit dej’ servi sur la terrasse et c’est avec regret que l’on quitte déjà cet endroit si paisible et isolé de l’agitation touristique.


Ketut (encore déniché sur le web avant de partir) vient nous chercher pour traverser Bali jusqu’à Ubud, sa capitale culturelle. Mais avant cela nous sillonnons les routes de l’Est pour découvrir quelques unes des merveilles de l’île.


A commencer par les fameuses rizières en terrasse, paysages de carte postale à Abang.


Puis nous visitons le Water Palace de Tirtagangga. Ce jardin aquatique d’agrément a été construit en 1948 par le Rajah Anak Agung Anglurah (roi de Karangasem).


Perché dans les rizières, il fut endommagé en 1963 par l’éruption du Gunung Agung mais conserve fière allure avec ses statues, piscines et bassins dans lesquels coule une eau dite sacrée.


 
Un site paisible qui invite à la contemplation...


D’autres cultures de riz en terrasse à Selat, encore plus belles avec le mont Gunung Agung en toile de fond. Ce volcan est la plus haute montagne de Bali culminant à 3 142m.


Les champs de fleurs destinées à être déposées en offrande aux dieux...


Arrêt dans une plantation de café où l’on a droit à une petite visite guidée. On apprend l’étrange procédé de fabrication du « café Luwak » issu… pour faire court… des excréments de la civette ci-dessous !


La petite histoire de ce café, le plus cher du monde : « Au début du XVIIIe siècle, les Néerlandais créèrent dans leurs colonies des Indes orientales de Java et Sumutra des plantations de café, notamment d'Arabica. Ils interdirent aux fermiers indigènes et à leurs employés de cueillir le café pour leur usage personnel. Désireux de goûter néanmoins le fameux breuvage, ceux-ci découvrirent que certaines espèces de musang ou luwak (civette palmiste) consommaient les fruits des caféiers et rejetaient les graines dans leurs excréments. Ils consommèrent celles-ci nettoyées, grillées et moulues. La réputation de ce café de civette atteignit bientôt les propriétaires des plantations, qui en firent leur favori. Il était cher, même à cette époque, du fait de sa rareté et de son processus d'élaboration » (Wikipedia). 

On se contentera quant à nous de déguster toutes sortes de thés et cafés purs ou aromatisés, par exemple à la noix de coco ou le plus traditionnel café Arabika :


L'occasion aussi de goûter au fameux "fruit du serpent" surnommé ainsi à cause de la texture de sa peau.


Ketut nous emmène ensuite jusqu’à Penelokan où la vue sur les volcans Batur (1 717m) et Ngandang (1 407m) est exceptionnelle. Le lac Batur s’est formé dans la caldeira du volcan et est alimenté par une dizaine de sources.

 
Situé à 1 000 mètres d’altitude, le lac serait la demeure de la déesse de l’abondance : Dewi Danu symbole des eaux nourricières du lac à l’origine de l’irrigation des rizières du Centre et de l’Est de l’île.


Pause déjeuner dans un resto touristique, on avait perdu l’habitude. Les plats sont aseptisés mais le cadre et la déco rattrapent un peu l’affaire !


A une vingtaine de kilomètres au Nord d’Ubud nous visitons tout d’abord le site de Tirta Empul situé à Tampaksiring. Port du sarong obligatoire pour les femmes comme pour les hommes ! 






Des bassins datant de 962 recueillent les sources sacrées. Ces eaux ont en effet la réputation d’être purificatrices et magiques.



  Chaque année, des milliers de pèlerins viennent se purifier et faire des offrandes aux divinités.


L'eau provient d'une résurgence que l'on peut observer dans un des bassins. Le fond sablonneux se trouble dans un bouillonnement surnaturel...


Nous traversons encore de jolis paysages rizicoles pour nous rendre à un autre temple à proximité.




Pour finir, Ketut nous conduit aux rizières de Tegallalang. 


Promenades entre les différents étages des terrasses.


Traversée difficile d’Ubud où le trafic est intense toute la journée, jusqu’à « Masna House », notre hébergement coup de cœur au sein d’une famille ultra chaleureuse. Cadre on ne peut plus zen, chambre confortable et au calme, tout en étant à 10 minutes à pied du centre-ville.



















Parmi la liste des restos recommandés par Masna on choisit le «Gedang Sisi », sans regret. Vue plongeante sur un patio exotique et bons petits plats. Retour dans les rues animées d’Ubud pour une « longue » nuit de sommeil !

Dimanche 16/08 :

On prend en effet le temps de se lever un peu plus tard que d’habitude. Pas de folies non plus, à 8h30 nous sommes sur la terrasse de Masna pour déguster les copieuses assiettes préparées par son épouse, notamment d’excellent pancakes à la banane. Quelle sérénité dans ce jardin à l’entrée duquel veille Ganesha. On partage un peu du quotidien de nos hôtes qui vivent ici avec leurs enfants et la mamie qui s’affaire de bon matin à entretenir les lieux et à apporter des offrandes aux divinités. Aujourd’hui ce sera des fleurs et quelques grains de riz mais on a vu de tout sur les autels même des gâteaux apéros ! Ces petits paniers d’offrandes sont disséminés un peu partout, dans les temples mais aussi devant les maisons, parfois au milieu de la rue.




En centre ville, l'activité bat déjà son plein dans les temples.

 
Début de journée au marché dans son dédale d’échoppes en tout genre. Développement de notre technique de marchandage pour nos premiers achats.


Visite du palais royal dans la rue principale (JL Raya Ubud). Construit à la fin du XIXème siècle cet ensemble de bâtiments rappelle l’organisation d’une maison traditionnelle balinaise dans de plus grandes proportions. C’est ici que régnait la famille des monarques d’Ubud, la clan Sukawati. Certains descendants y vivent d’ailleurs encore dans des parties fermées au public.


Parait-il que depuis son palais, le Roi surveillait l’activité du marché juste en face pour jauger la situation économique de son royaume. On a la chance d’arriver le jour d’un concours local de danses traditionnelles. Les petites filles sont en train de se préparer. On croisera d’ailleurs la gagnante avec son trophée en fin de journée, une voisine de Masna !

 
Les costumes des hommes et surtout leurs masques sont plutôt impressionnants. Au son du gamelan, chacun déploie ses talents, défie ses concurrents pour convaincre un jury très concentré et sans doute très exigeant.


Un des visages d'enfants croisés au cours de ce voyage... Vraiment craquant !


La rue Wanara Wana descend jusqu’à la forêt sacrée des singes. Dès l’entrée, les macaques viennent nous accueillir ou plutôt inspecter le contenu de nos sacs. On se fait chaparder une bouteille d’eau en quelques secondes (moins grave que le passeport ou le porte-feuille !).




Les temples sont leur terrain de jeux !


Les bébés sont trop mignons, bien protégés par leur maman à l’affût. Celui-ci prend la pause dans un arbre avant de tendre sa petite patte dans ma main.



















La traversée de cette forêt luxuriante est très agréable, on y découvre plusieurs lieux de culte, des pierres sculptées, un joli pont enjambant un cours d’eau, dans un environnement luxuriant.


On se pose pour déjeuner dans le cadre idyllique d’un resto donnant sur une petite rizière située en plein milieu de la ville et bordée par de superbes maisons. Il est bien difficile de décoller des confortables coussins du café Ngsa.





On repart toutefois au marché finir notre shopping avant de rentrer chez Masna. Instants bucoliques pour écrire nos cartes postales et discuter avec nos hôtes. Au menu du dîner au «Gedang Sisi », brochettes de poulet saté, rien que la présentation de ces petites brochettes épicées sur leur mini-barbecue est un régal !




Lundi 17/08 :

Jour de la fête nationale de l’Indépendance. Des drapeaux indonésiens sont plantés devant presque toutes les maisons depuis notre arrivée et tiennent compagnie aux grands bambous ornés de décorations pour les cérémonies indoues. Nous allons avoir l’occasion d’admirer tout cela aujourd’hui puisque l’on part pour 6h de route à bord d’une voiture sans amortisseurs sur des routes plus ou moins défoncées de montagne, puis sur « l’autoroute » locale également appelée « l’autoroute de la mort », on comprendra vite pourquoi… Notre chauffeur dégoté par Masna est très gentil mais ne risque pas l’excès de vitesse, on arrive même à se faire doubler par des scooters ! Il faut dire que le moteur de sa voiture est mis à rude épreuve…
Ainsi, après avoir quitté cette charmante famille qui nous couvre de remerciements pour notre passage, on part en direction de Jatiluwih, au cœur d’une région de rizières débutant au pied du volcan Batukaru.

 
Site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, Jatiluwih, signifie « vraiment merveilleuse ». 

 
Un itinéraire permet de parcourir à pied une partie des rizières en terrasse. Nous sommes entourés de ces immenses étendues de cultures irriguées. La récolte n’étant pas encore d’actualité, les champs sont calmes.


De temps à autre le meuglement d’une vache vient briser le silence des lieux. Il s’agit d’un parfait exemple du fonctionnement des  « subak », ces systèmes d’irrigation et de gestion de l’eau qui sont traditionnellement ancrés dans la culture balinaise.

 

Direction ensuite Tanah Lot à 1h30 de là. Ce temple présente la particularité d’être entouré par les eaux à marée haute, le petit Mont St Michel Indonésien !

 
Dressé au sommet d'un promontoire rocheux, il a été construit au XVIème siècle en hommage aux esprits de la mer. On devine la sérénité qui doit régner au sein de ce temple inaccessible aux visiteurs.


On continue à longer la côte ouest de Bali jusqu’au surprenant temple Pura Rambut Siwi. La visite de ce site peu connu nous a été conseillée par une routarde ce matin chez Masna. Par opposition à Tanah Lot, très peu de touristes ici entre la mer et les rizières.

 
Lorsque le prêtre hindou Nirartha est venu de Java en voilier, au XVIe siècle, il s'est arrêté à cet endroit et a déclaré ce lieu saint. Lorsqu'il est reparti, il a offert une mèche de ses cheveux aux villageois, qui ont érigé un temple et l'on nommé Pura Rambut Siwi, "le temple du culte des cheveux". Ce don est conservé dans une boîte de santal à l'intérieur de ce temple.



Les deux petits temples au pied de la falaise, posés sur la plage de sable noir font l’originalité des lieux.


Encore 1h30 de route infernale jusqu’à Gilimanuk. Cette espèce de voie rapide où les plus petits tentent de doubler les plus gros dans un balai incessant fait peur à voir. J’avoue avoir fermé les yeux quand déboulaient  sur nous des camions à contre-sens !!! On arrive toutefois vivants au port d’où partent les ferry pour Java. Ticket en main, force est de constater que les bateaux ne sont pas tous de première jeunesse !


Certains sont même dans un état plus que vétuste mais sous la lumière du soleil couchant ils deviennent presque majestueux.



L’esprit du voyage est ici à son paroxysme, nous sommes les seuls occidentaux sur le pont. Les Indonésiens nous prennent en photo et nous questionnent. La traversée est légèrement agitée à la fin en raison de la puissance des courants mais nos amis javanais sont là pour faire diversion.

 
Arrivés à Ketapang la nuit est tombée, on prend un taxi pour faire les 2km qui nous séparent de l’hôtel de ce soir à Banyuwangi, le « Ketapang Indah ». On y réserve notre voiture pour accéder au Kawah Ijen demain matin et après un rapide repas on se couche pour quelques heures, réveil programmé à 3h30 !

Mardi 18/08 :

Comme prévu, on se lève dans la nuit de Banyuwangi pour monter à bord de notre 4X4 qui fonce en direction du Kawah Ijen. A 4h du matin les villes sont déjà très animées, ça circule dans tous les sens et les marchés locaux sont en ébullition. Au bout de quelques kilomètres on attaque la route de montagne à toute allure jusqu’à ce qu’on soit ralenti par d’autres 4X4 moins à l’aise que notre Fangio ! Mais de virages en virages enchaînés dans l’obscurité, on rallie le parking au pied du volcan en à peine plus d’une heure. Le jour commence à poindre mais en altitude il fait encore très frais. On enfile polaire et k-way pour commencer l’ascension, nous sommes déjà au-dessus des nuages !


L’itinéraire est simple, il n’y a qu’un seul chemin, qui, au départ monte tranquillement. Pas besoin de guide officiel pour accomplir les 3km vers le sommet. Par contre, dès le départ, nous rencontrons un des porteurs de souffre qui parle un anglais très correct, on entame la conversation avec lui et c’est une immersion dans son monde que l’on va vivre toute cette matinée. Fauzi, issu d’une famille modeste a dû arrêter très tôt l’école, aujourd’hui, comme tous les autres jours, il se rend dans le cratère du volcan qui contient une solfatare, c’est-à-dire est un type de fumerolle rejetant d'importantes quantités de soufre. Sortant de terre à l'état gazeux, le soufre se refroidit et passe à l'état liquide avant de se cristalliser rapidement en formant des concrétions de couleur jaune. Fauzi va ainsi extraire deux paniers de ce minerai qui lui seront payés autour de 7€. En effectuant deux fois le trajet dans la journée, il gagnera davantage que le salaire moyen d’un ouvrier en Indonésie (on va vite comprendre pourquoi) et juste de quoi vivre avec sa femme et son fils. Certains hommes transportent le souffre sur des chariots, trop cher à l’achat pour Fauzi : environs 3 millions de roupies soit 200€ qui lui changeraient la vie.


La peau de ses épaules est sciée par les lanières du panier mais le pire pour les organismes est bien sûr les émanations de souffre inhalées au quotidien. La montée devient plus rude et à cette altitude on manque rapidement d’oxygène. Fauzi ralentit le pas, sans doute pour nous préserver un peu. Le 2ème kilomètre est le plus raide mais la vue de plus en plus majestueuse. Le relief de cette zone volcanique perce les nuages. Au-dessus de nous le ciel est dégagé, la visibilité s’annonce idéale dans le cratère. On s’arrête quelques instants au poste où s’effectue la pesée des paniers.


Le temps de reprendre un peu d’énergie et c’est parti pour le dernier kilomètre d’ascension dont le dénivelé est moins fort sur la fin. En 1h30 nous arrivons donc au sommet du volcan à 2 386 mètres d’altitude et surplombons cet incroyable cratère au fond duquel apparaît un lac émeraude d’un kilomètre de long, le plus acide de la planète.


Quelques explications scientifiques : le Kawah Ijen est un volcan appartenant à la ceinture de feu du Pacifique et classé parmi les volcans gris en raison de ses éruptions majoritairement explosives. Les cendres produites lors des éruptions engendrent des « lahars » (coulées boueuses) qui s'écoulent dans les vallées environnantes. Au cours de ces éruptions, le lac est également agité par la remontée de bulles de gaz volcaniques qui peuvent atteindre une dizaine de mètres de diamètre.
L'origine de cette solfatare est expliquée par la circulation de l'eau du lac acide qui s'infiltre dans le volcan, se réchauffe au contact du magma au point de se vaporiser, se charge en éléments minéraux pour enfin remonter vers la surface en formant ces panaches jaunâtres de vapeur d'eau chargée en éléments minéraux.
Après cette séance de grimpette matinale on entame donc la descente escarpée dans les entrailles du volcan. Un panneau déconseille l’accès à cette zone aux touristes, certaines imprudences ayant tourné au drame dans le passé. Mais accompagnés de Fauzi qui connaît par cœur le site, on se sent en sécurité. Il nous prête des masques à gaz indispensables pour s’approcher du lieu d’extraction du souffre dont les vapeurs sont irrespirables. A moins de vouloir effectuer le chemin inverse sur une civière, il est donc vivement recommandé de ne pas jouer au plus fort face à la nature.


La production du minerai est optimisée avec un système de tuyaux métalliques installés à la sortie des principales bouches. Les vapeurs sont alors refroidies plus rapidement et la concentration élevée en minéraux accélère leur cristallisation, augmentant par là même le rendement de cette industrie. Le soufre s’écoule ainsi à l’état brut des canalisations. Fauzi nous montre comment il se solidifie au contact de l’eau, prenant la forme que l’on veut bien lui donner. Pour rentrer avec quelques roupies supplémentaires, les porteurs remplissent ainsi des petits moules en forme de tortues ou de soleil qu'ils tenteront de vendre aux touristes croisés en chemin. 

  

Après ces quelques instants ludiques, Fauzi rejoint les autres hommes dans l’enfer jaune. Là il sera impossible de l’accompagner, pendant un quart d’heure il va disparaître derrière l’épais nuage pour remplir ses paniers du précieux minerai extrait à coup de barre à mine. Même à distance et avec le masque, l’odeur prenante des vapeurs nous pique les yeux et la gorge.

 
En voyant certains hommes travailler avec un simple foulard sur la bouche, on devine que leurs corps mis à si rude épreuve ne résisteront pas éternellement. Beaucoup d’entre eux toussent à en cracher leurs poumons mais ils recommenceront tout à l’heure et demain et les jours d’après.


La violence de ces conditions de travail tranche tellement avec le cadre idyllique des lieux...



Son lourd butin chargé sur ses épaules, c’est le moment pour Fauzi de remonter les pentes abruptes du cratère. Le balai des porteurs qui montent et descendent courageusement avec le sourire paraît irréel et d’un autre temps.

  
Une fois en haut, le soleil illumine le lac, le paysage est encore plus magnifique. C’est le moment de quitter Fauzi qui propose à David de soulever les paniers mais il arrive à peine à les faire décoller du sol.


La tâche qu’effectuent quotidiennement ces "forçats du soufre" est sur-humaine. 


On entame la descente du volcan, raide, poussiéreuse et donc très glissante ! Lors d’une pause on fait connaissance avec un autre porteur qui récupère en tirant sur une cigarette. On échange, on rit, il apprend ses premiers mots de français. On lui propose de partager avec nous le petit déjeuner embarqué ce matin à l’hôtel, mais il préfère emballer précieusement toasts et pots de confiture dans son sac pour les donner à son bébé au retour. Ces hommes courageux sont vraiment touchants, nous n’oublierons jamais ces belles rencontres.

On repasse par le point où s’effectue la pesée, puis, au détour d’un virage, on assiste à l’éruption du volcan Raung qui sème la pagaille depuis plusieurs semaines dans le ciel indonésien. Un épais nuage de cendres s’élève au-dessus du cratère puis se dissipe dans le ciel. Impressionnant !

 
Encore quelques centaines de mètres et quelques glissades pour revenir au parking et reprendre notre 4X4 vers l’hôtel. On découvre le complexe de jour, bel endroit où l’on aurait bien lézardé au bord de la piscine le reste de la journée après cette expédition matinale. Mais après ce que l’on vient de voir, il serait indécent de s’avouer fatigués…

 
Un taxi nous ramène au port pour une nouvelle traversée en ferry jusqu’à Bali.

 

A la gare routière de Gilimanuk, on négocie notre trajet en bus pour la côte Nord de l’île avec trois autres routards étrangers. Comme d’habitude, le montant initial se voit divisé par deux. Comme d’habitude aussi, les voyageurs indonésiens remplissent le bus de tout et n’importe quoi, des ballots d’herbe au carton d’électroménager ! On descend au vol à Pematuran, un peu au hasard, mais par chance à seulement 5 minutes de la guesthouse du jour chez « Bakti ». Pour y accéder, suivre le petit sentier qui s’enfonce vers nulle part entre les poules et les cochons sous l’œil amusé des habitants du coin ! Vous y croiserez peut-être le marchand de glace sur sa mobylette !


Accueil par la fille du proprio qui organise aussi des sorties snorkeling sur l’île de Menjangan (excursion prévue pour demain). Ici le discours est plus commercial et moins chaleureux que chez Masna qui nous manque déjà. Dans la petite ville les temples côtoient les minarets, puis que Bali l’hindoue est ici toute proche de Java la musulmane.


On va se balader en bord de mer et prendre un verre sur les transats d’un des hôtels haut-de-gamme qui donnent sur la plage. On prendra aussi notre repas ce soir, les pieds dans l’eau.


Mercredi 19/08 :

Pancakes sur notre terrasse, puis nous partons du centre de plongée avec de jeunes touristes allemands, jusqu’à l’embarcadère pour l’île de Menjangan. De là, on monte à bord d’un bateau qui nous conduit en une demie-heure au premier spot de snorkeling.

 
Avec palmes, masque et tuba, nous plongeons au cœur d’un aquarium peuplé de poissons multicolores. L’eau est limpide et on peut admirer la vie sous-marine. Inhabitée et protégée, l’île de Menjangan au Nord Ouest de Bali fait partie du parc national de Bali Barat. La côte est bordée de plages ou de mangroves et malgré sa popularité croissante, l’île reste relativement préservée du tourisme de masse. Nous ne sommes pas les seuls sur le site mais cela ne semble guère déranger les poissons, certains petits curieux semblent même venir à notre rencontre !



En haut du podium : les poissons clown qui jouent à cache-cache dans les anémones ! Un spectacle fantastique.


On déjeune sur la plage des nouilles froides embarquées ce matin et on rejoint le second spot de snorkeling.


L’eau est plus fraîche mais l’arc-en-ciel sous la mer encore plus beau. 















On trouve à nouveau des sosies de Némo mais aussi une petite murène, des poissons perroquets et chirurgiens. Au milieu d'un ban de poissons...

















On ne voit pas le temps passer mais vers 13h il faut déjà regagner Bali. Juste le temps de prendre une douche chez Bhakti et notre chauffeur nous attend pour traverser l’île vers le Sud. On dormira en effet ce soir à proximité de l’aéroport de Kuta pour rejoindre Java à l’aube demain. Encore une belle rencontre avec Komang, qui nous révèlera au cours de ce trajet « l’envers du décor » de la société indonésienne… On emprunte la route montagneuse à l’intérieur de l’île. Quelques jolis arrêts, le long des rizières puis un panorama sur les 2 lacs Tamblingan et Buyan.

 
On sent le changement de climat à cette altitude, les températures sont beaucoup plus fraîches. On traverse des petits villages perchés aux terres fertiles, comme la capitale locale de la fraise (le Woippy Balinais !).
On arrive ensuite à Bedugul où l’on visite le temple Ulun Danu, posé sur le lac Bratan et dédié à la déesse des eaux (Dewi Danau), qui s'allia à la divinité du Mont Agung pour rendre l'île fertile.

 
Fondé au XVIIè siècle il s’agit d’un temple à la fois hindouiste avec ses merus (tours de bois sculptées) et bouddhiste avec sa stupa (représentation du mont Sumeru : « Meru » signifie montagne sacrée, centre du monde dans la cosmologie indoue. Cela symbolise le lien entre la terre et le royaume des Dieux). 





A cette heure du soleil couchant, la brume descend sur le lac, renforçant encore davantage le caractère mystique des lieux.


La distance nous séparant de Kuta n’est plus très longue mais les embouteillages dans Denpasar sont interminables… Ici dès le plus jeune âge on circule à scooter dans le trafic !



Il fait nuit noire quand on arrive à hauteur de l’aéroport et on tourne un moment avant de repérer notre guesthouse : « Chillin homestay ». Elle présente l’avantage d’être située à 10 minutes à pieds des terminaux, pas besoin de taxi pour notre vol matinal. Mais cela se rapproche davantage d’un motel que d’une chambre d’hôtes. Petite particularité : pas de lavabo, juste une douche pour laver tout ce que vous avez à laver !!! On cherchera en vain un resto salubre dans le quartier pour finir au mini-market avec un paquet de chips, du pain de mie et des biscuits !



Jeudi 20/08 :

Réveil à 5h, on quitte l’hôtel endormi au petit matin avant de traverser les voies de circulation qui mènent à l’aéroport, heureusement à cette heure le trafic n’est pas encore trop intense. Le terminal pour les vols domestiques est le plus éloigné mais il reste facilement accessible. C’est avec Air Asia que nous voyagerons aujourd’hui, destination Yogyakarta. Avec le décalage horaire, les deux heures d’avion comptent pour une et on atterrit à Java en tout début de matinée. Enfin un vrai système de bus bien organisé avec le « Transjogja », le n°A1 nous dépose sur l’avenue animée de Malioboro à quelques pas de notre hôtel : « Pules ». Les chambres sont simples mais avec une vraie salle de bain et une télé. Le jeune personnel très accueillant et disponible. La chambre n’étant pas encore prête, on dépose nos sacs et on repart dans la foulée pour visiter le Kraton, palais du Sultan. Pour cela on traverse le cœur de la ville grouillant d’activité. 


Dans le registre des scènes improbables, ne me demandez pas ce que cette statue de Scrat fait plantée là !!!

  
On tente d’esquiver les « pseudos guides », les « pseudos taxi », les « pseudos bonnes âmes » qui nous font croire que le Kraton est fermé pour nous orienter vers leurs boutiques de batik (on commence à connaître cette pratique mais ce n’est jamais agréable). Trop contents d’échapper à tous ces assauts, on rentre dans le premier truc qui ressemble de loin à un bâtiment officiel, mais après en avoir fait le tour en 10 minutes, un vrai guide cette fois, nous explique que le palais du Sultan se situe quelques rues derrière. On quitte donc ce mini musée poussiéreux pour rejoindre le Kraton. Avec plus de 500 000 habitants, Jogjakarta (signifiant « capitale de la paix ») est l'une des zones les plus peuplées du pays. Située au pied du volcan Merapi, cœur historique et culturel de Java, Jogjakarta bénéficie d'un statut particulier, il s’agit d’une région autonome d’Indonésie. Celle que les familiers appellent « Jogja » est en effet un sultanat : le sultan actuel est Hamengkubuwono X. Son palais, le kraton, est une véritable ville dans la ville, il reste le centre spirituel et royal de Yogyakarta.





Il existe un véritable attachement des habitants au sultan en raison de la proximité qu’il entretient avec eux et avec ses aïeux. En effet, l'un d'entre eux fit construire la ville en 1750 et un autre la défendit contre l'occupant hollandais, en 1949. Depuis, Yogja est le symbole de la résistance à la colonisation. Par fierté, sens des valeurs ou volonté d'accomplissement personnel, beaucoup d'habitants de la cité se sont mis au service du souverain. Ils ont leur vie, leur emploi et leur famille mais tous veulent être les gardiens de la tradition. Certains servent le thé, d'autres remontent à la main les horloges du palais, animent des spectacles de marionnettes ou préparent les repas du sultan, ils sont vêtus de sarongs de batik, tunique ajustée et turban, avec le symbolique kris (poignard à lame ondulée) à la taille.
 
Protégés derrière une enceinte carrée d'un kilomètre de coté, de 3 mètres de haut et de 4 mètres d'épaisseur se cachent de vastes places et quartiers d'habitation (des serviteurs de la cour et de la famille royale). On y trouve ainsi le palais du sultan et ses cours successives aux élégants pavillons. Sa construction, de style javanais classique commença en 1755. Environ 25 000 personnes – membres de la famille royale, soldats, gardes et courtisans – habitent cet ensemble.




Un concert de gamelan nous accueille, on se laisse porter par cette musique lancinante. Le gamelan est un ensemble instrumental traditionnel caractéristique des musiques javanaises.  

 

Il est composé essentiellement de percussions de différents types et de xylophones. Des instruments à cordes ou à vent et des chants peut s’y ajouter. Il peut accompagner une danse ou un théâtre de marionnette.


De jolies cours ombragées sont encadrées par d’imposants bâtiments, certains sont privés alors que d’autres sont ouverts au public et abritent des salles d’exposition.


Chemin du retour à bord d’un becak, sorte de cyclo-pousse spécifique à l’île de Java. On traverse des petites rues avec relativement peu de circulation car dès que le trafic s’intensifie il vaut mieux s'accrocher !!! On se fait frôler par les bus, les mobylettes et tout ce qui roule !


 
Revenus en haut de la rue de Malioboro on cède à la tentation du 1er MacDo de notre séjour. Arrivés à saturation des plats de riz et nouilles, on savoure le fast-food américain.





Petite sieste récupératrice puis fin d’après-midi shopping dans le célèbre grand Mall de Yogja. David trouve son bonheur dans l’équivalent des Galeries Lafayettes mais les rayons femme s’apparentent plus à un grand magasin de pyjamas... Ici les vêtements féminins ont pour unique vocation de couvrir et cacher, mais surtout pas de mettre en valeur celles qui les portent. On achète quelques bricoles pour les filles et de bons donuts colorés pour le dessert de ce soir.

Vendredi 21/08 : 

On décline le petit dej en provenance probable du vendeur de rue voisin (préparation très odorante à base de riz emballée dans une feuille de palmier… ne tentons pas le diable à la fin du séjour !). Comme dans la plupart des pays asiatiques, les indonésiens grignotent à n’importe quelle heure à l’extérieur, approvisionnés par ces petits chariots-restaurants appelés « kaki lima », très typiques, mais inspirant moyennement confiance à nos estomacs européens ! Encore une jolie bouille d'enfant...


Le réceptionniste de l’hôtel nous a dégoté un chauffeur à un prix défiant toute concurrence. On prend la route vers le Nord, pour une bonne heure, en direction du fameux temps de Borobudur. Après avoir passé les formalités d’entrée, revêtu notre sarong et traversé une grande esplanade, nous découvrons un des plus grands monuments bouddhiques du monde, classée au patrimoine de l’UNESCO. En arrivant aux pieds des escaliers, le temple est époustouflant de grandeur.



L’ensemble de Borobudur a été bâti aux VIIIe et IXe siècles durant le règne de la dynastie Syailendra, dans la vallée de Kedu. « La division verticale du temple de Borobudur en base, corps et superstructure s’accorde parfaitement avec la conception de l’univers dans la cosmologie bouddhiste. Selon celle-ci, l’univers est divisé en trois sphères superposées, kamadhatu, rupadhatu et arupadhatu, représentant respectivement la sphère des désirs dans laquelle nous sommes esclaves de nos désirs, la sphère des formes dans laquelle nous abandonnons nos désirs mais restons assujettis au nom et à la forme, et la sphère du détachement des formes où il n’y a plus ni nom ni forme. Dans le temple de Borobudur, le kamadhatu est représenté par la base, le rupadhatu par les cinq terrasses carrées et l’arupadhatu par les trois plates-formes circulaires et le grand stupa. Le tout révèle une combinaison unique des idées très centrales du culte des ancêtres, lié à l’idée d’une montagne en terrasses, avec le concept bouddhiste d’atteinte du Nirvana » (Unesco.org) 


On commence donc notre ascension en parcourant les terrasses dans le sens des aiguilles d'une montre jusqu’à atteindre le nirvana ! Au passage on admire les galeries couvertes de bas-reliefs, dont la longueur totale est d’environ 5 kilomètres, relatant les divers épisodes de la vie du bouddha Sakyamuni.. Ces bas-reliefs furent taillés in situ dans de la pierre volcanique grise par différents artisans qui réussirent néanmoins à préserver l’unité artistique du monument.





La vue sur la montagne et le volcan Merapi renforce le caractère sublime du site.



Autour des plates-formes circulaires supérieures il y a 72 stupas ajourés (formes de cloches de pierre) contenant chacun une statue de Bouddha.


Loin de la zénitude du temple, on traverse pendant 20min un dédale infini de boutiques pour regagner le parking (pour info aux futurs visiteurs, il y a moyen d’y échapper en reprenant le chemin de l’entrée plutôt qu’en suivant les pancartes de sortie !). On reprend la voiture pour rejoindre les flancs du Merapi à Kaliurang.
Petit malentendu avec notre chauffeur qui nous dépose au musée « Ullen Sentalu » à la place du musée du volcan. On se retrouve donc à faire une visite commentée avec une guide pleine de bonne volonté pour nous expliquer l’histoire familiale de leur vénéré sultan à partir de peintures, photos ou manuscrits. Ce n’est pas inintéressant mais on s’embrouille vite, d’autant plus que les expositions ne sont pas présentées dans un ordre chronologique. Ce musée est sans doute davantage tourné vers les visiteurs indonésiens, nous sommes d’ailleurs les deux seuls occidentaux sur le site ! On peut toutefois voir de près de jolis batik et comprendre leur symbolique, découvrir certains aspects de l’art javanais à travers les différentes collections. Nous écourtons poliment la fin de la visite pour nous rendre cette fois pour de bon au musée du volcan Merapi.

A l’entrée une reconstitution miniature du volcan permet de comprendre le tracé des coulées de lave lors des différentes éruptions :  80 recensées depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à celle d’octobre-novembre 2010. Considéré comme l'un des volcans les plus dangereux au monde, le Merapi qui signifie "rouge feu" se dresse à 2 911 m d'altitude à 30 km seulement de la ville de Yogyakarta désormais directement menacée. En effet, il est réputé pour ses éruptions brutales aux nuées ardentes, des masses nuageuses composées de gaz brûlants et de fragments de lave solidifiée, pouvant atteindre 800 degrés. Il a fait plus de 1500 victimes au cours du siècle passé. En 2010, ses coulées de lave ont ravagé plusieurs villages.
Beaucoup de photos permettent de voir à quoi ressemblent les impressionnantes colères du volcan. Des objets retrouvés sur place laissent imaginer les dégâts causés par celles-ci. Des salles d’exposition sont dédiées aux phénomènes volcaniques d’une manière générale ainsi qu’aux tremblements de terre et tsunamis.  


On hésitait à faire le tour d’observation en jeep mais c’est finalement un des seuls moyens d’approcher vraiment le volcan et ses anciennes coulées (hormis la randonnée jusqu’au cratère qui nécessite un minimum d’entraînement et une ascension nocturne). Après s’être bien fait secoués on arrive à l’ancien village de Kaliadem détruit lors de la dernière éruption meurtrière du volcan en 2010. Malgré les alertes du gouvernement, certains villageois ont refusé de quitter leurs maigres biens et leur bétail. Malheureusement, aucun d’entre eux n’a survécu. Sur ce lieu de mémoire, on peut voir ce qu’il reste des maisons et des objets du quotidien au milieu des cendres. C’est très émouvant d’imaginer les scènes de vie qui se déroulaient ici juste 5 ans en arrière.


Sur le terrain de ces désastres, une activité économique est née. Dans les vallées de l’édifice volcanique sont extraits des matériaux très prisés : le sable et les blocs amenés par les coulées volcanoclastiques boueuses (lahars). Ces matériaux alimentent le marché du bâtiment en béton de qualité, très demandé dans un contexte d’urbanisation très rapide sur l’île de Java. Les bénéfices de cette activité étant certains, plusieurs milliers de personnes creusent les dépôts et remplissent des camions à longueur de journée.  Les véhicules viennent de Yogyakarta, mais aussi de plus loin, y compris de certains ports du nord de Java comme Semarang. Certains chauffeurs roulent près de douze heures par jour pour effectuer un aller-retour vers le Merapi.


Difficile d’y croire mais cet énorme bloc rocheux baptisé « Alien stone » a été expulsé par le volcan.


Des bunkers en acier comme celui-ci parsèment les flancs du volcan pour servir de refuge temporaires face aux nuages de gaz très chauds. Toutefois ils ne sont pas conçus pour résister aux très fortes températures des débris volcaniques. Ainsi, deux sauveteurs ont été retrouvés morts brûlés à l’intérieur en 2006 alors qu’ils venaient porter secours à des villageois.
On progresse ensuite à pied le long des crevasses au fond desquelles se dessine le lit des coulées de lave. Le paysage est apocalyptique et même caché derrière les nuages, le caractère effrayant du Merapi se laisse deviner.


On quitte notre jeep pour retrouver notre véhicule plus conventionnel qui nous ramène sur Yogyakarta. L’occasion de faire plus ample connaissance avec notre chauffeur qui nous relate les coups de sang du Merapi et la façon dont sont appréhendées les éruptions par l’Etat et la population.
Arrivés à l’hôtel on ne tarde pas trop à repartir en ville pour quelques achats, une pizza et des donuts dans la nuit des rues animées Yogya.



 Samedi 22/08 :

Ce matin, le responsable de notre petit hôtel a eu la gentillesse de nous faire apporter des viennoiseries en remplacement du plat salé ! On quitte ensuite la ville avec nos gros sacs à dos par le Transyogja A1 vers Prambanan, à l'est de Yogyakarta, qui sera déjà notre dernière visite du séjour. On arrive sur le site au bout de 45 minutes pendant lesquelles on a tapé la causette avec des étudiants malaisiens. Après le terminus du bus, on remonte une longue avenue jusqu’à l’entrée du site qui dispose d’une consigne pour y laisser les bagages (en effet l’aéroport est tout proche, c’est donc bien pratique).


Le complexe de Prambanan est le plus grand site hindouiste en Indonesie et l'un des plus grands du sud-est asiatique. Sa construction remonte aux alentours de 850 après J-C, à l'époque du royaume hindou-bouddhiste de Mataram. L'ensemble compte près de 250 temples dont les plus célèbres sont les 3 temples dédiés à Brahma, Vishnû et Shiva qui composent la Trimûrti (trinité des 3 principales déités Hindoue) shivaïste.

Avant de découvrir le temple principal, on fait durer un peu le suspense et on commence la visite par « Candi Lumbung ».





Coup de cœur pour « Candi Sewu » signifiant “les mille temples” (voir l’origine de cette appellation un peu + bas).


Le site comprend 249 constructions dont les plus anciennes furent érigées à la fin du 8ème siècle. Nous sommes ici presque seuls. L’impression que cet immense site n’appartient qu’à nous...


Pour finir, le temple central est dédié à Durga Mahîshâsuramardini (c'est-à-dire "combattant le démon Mahîshâsura"), épouse de Shiva. Il repose sur une structure surélevée de 34 m de côté contenant une statue de la déesse. Cette structure est entourée d'une enceinte de 110 m de côté incluant les temples annexes. 

  
À l'intérieur du temple principal, on trouve des scènes de combats entre le Bien et le Mal et bien sûr, des représentations de Brahma, Shiva, Vishnu et Ganesh.

 


















Lara Jonggrang est le nom populaire que les villageois des alentours donnent à la statue de Durga Mahîssuramardini, épouse de Shiva, qui se trouve dans l'édifice principal. Ce nom signifie "la mince jeune fille".

La légende : il était une fois un roi du nom de Boko, qui avait une fille d'une grande beauté, Lara Jonggrang. Ayant entendu parler de la beauté de la princesse, un certain Bandung Bondowoso la demande en mariage. Lara Jongrang refuse car elle ne l'aime pas. Devant l'insistance de l'homme, la jeune fille finit par céder, à condition qu'il construise mille temples en un jour et une nuit.
Bandung Bondowoso accepte. Il commence la construction. Mais la nuit tombée, il demande l'aide d'esprits et est sur le point de terminer son œuvre. Ce voyant, Lara Jongrang fit allumer un grand feu à l'est (pour imiter le soleil ) et chanter tous les coqs alors qu'une seule statue restait à terminer. Croyant que le jour se lève les esprits regagnent leur tanière. Bandung Bondowoso voit qu'ils n'ont terminé que 999 édifices. Comprenant la tromperie de Lara, il entre dans une grande colère et la transforme en une statue pour orner le dernier temple, ce qui porte ainsi le nombre d'édifices à mille.



En un quart d’heure on rejoint l’aéroport pour inaugurer le nouveau terminal B ! Un faux KFC, GFC ou autre chose, comme un peu partout dans le pays, seul la 1ère lettre du prénom change pour du Fried Chicken ! Faisant mentir leur mauvaise réputation notre 3ème vol cost est encore à l’heure. L’occasion de voir à quoi ressemble le Merapi vu du ciel, le monstre se dévoile au-dessus des nuages…


Au bout d’une heure nous atterrissons à Jakarta notre dernière nuit sur le territoire indonésien. On rentrera le lendemain en France avec le souvenir d'un pays tout en contraste. Des paysages d'une beauté exceptionnelle bien que la préservation de l'environnement soit le cadet des soucis d'une population aux conditions de vie encore très précaires. De la colère et de la peine face aux injustices subies par les hommes et les femmes que nous avons croisés et qui nous ont confié un peu de leur vécu. Le sentiment de dégoût face à la corruption et à la volonté manifeste de maintenir la tête de certains sous l'eau. Mais l'envie se rappeler avant tout des sourires, ceux qui masquent l'effort ou la tristesse et surtout ceux qui sont le reflet de la pureté et l'innocence, l'espoir d'un avenir meilleur à travers le sourire des enfants.


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