THEMES

jeudi 1 mai 2014

Samba brésilienne : de Rio à Iguaçu





Le grand voyage qui animait déjà mes rêves d'enfants... Hors saison touristique et un mois avant la coupe du monde de football, les avions devaient compter beaucoup de sièges vides, une promo Air France vers Rio... et le rêve devient réalité !

Le territoire brésilien s'étend sur une superficie 15 fois supérieure à la France. Autant dire que sur 10 jours de voyage il fallait faire une difficile sélection des zones à visiter. Compte-tenu du climat (très variable selon les zones géographiques), ce sera la découverte de Rio bien sûr, de la Costa Verde (Paraty et Ilha Grande) et des mythiques Chutes d'Iguaçu.


Mercredi 1er mai


Après une bonne dizaine d'heures de vol, nous arrivons au Brésil autour de 6h du matin. Formalités douanières passées, on retire, non sans difficultés, de la monnaie locale (Reals) au seul distributeur qui veut bien accepter notre Mastercard. Mis en garde par rapport à toutes les arnaques possibles et imaginables, nous choisissons de prendre un taxi pré-payé (Aérocoop) pour rejoindre notre hôtel : le KARIOK, rue Benjamin Constant.

Après avoir traversé l'immense pont reliant la zone de l'aéroport à la ville de Rio, on voit s'élever le stade Maracaña et les buildings du centre d'affaires. Il faut une petite demi-heure pour rejoindre le quartier de Gloria où se situe notre hébergement. Par chance une chambre est disponible dès cette heure matinale, on peut donc se poser et apprécier une bonne douche. Après cela, notre programme de visites est officiellement lancé !

A commencer par l'église NS da Gloria do Outeiro en bas de notre rue.

 

Le métro étant à proximité, on part directement vers la station Maracana. Curieux changement de ligne en plein milieu du parcours et nous voici devant le temple du football.



Inauguré à l'occasion de la coupe du monde de 1950, le stade "Mario Filho" plus connu sous le nom de Maracana, tire son appellation du quartier dans lequel il se situe et du fleuve qui traverse la ville. D'une superficie de 200 000m2, c'est un des plus grands stades du monde. Il pouvait accueillir à l'origine jusqu'à 250 000 supporters ! Les normes de sécurité actuelles ont réduit sa capacité à environ 100 000 personnes.

D'importants travaux (très controversés) ont été réalisés pour recevoir les matchs du Mondial 2014. On accède tout d'abord aux tribunes des journalistes d'où on découvre la célèbre pelouse.



Passage par les loges officielles, puis par les vestiaires où les brésiliens sont fiers de se faire photographier devant le maillot de leurs stars nationales.












































































































































































On finit par descendre sur le terrain en empruntant le tunnel où passent les équipes. Nous avons effectué toute la visite en compagnie d'une famille de Cariocas dont la petite fille, Adryana, est née le même jour que Loane, une jumelle de l'autre bout du monde !!! Depuis notre retour nous sommes restés en contact, merci aux réseaux sociaux !

 


David en renfort de l'équipe de France !


 



 En sortant du stade : métro jusqu'à Botafogo puis on longe la baie jusqu'au pied du Pain de Sucre.

 



Déjeuner à la "Garota da Urca" où sont servies divers viandes grillées sur une mini-plancha individuelle. Les repas brésiliens s'annoncent goûteux et copieux !




Quelques jolies vue depuis le quartier d'Urca.
 


La fin d'après-midi est consacrée à l'ascension du Pain de Sucre, bloc de quartz et de granit vieux de 500 millions d'années, c'est un des symboles de Rio. Son nom serait lié à sa forme rappelant les blocs de sucre raffiné placés dans des moules pour être transportés en bateau à l'époque du commerce de la canne à sucre. Un premier téléphérique nous conduit au "Morro da Urca" où la vue est déjà très impressionnante. C'est ici que se posent les hélico pour un tour de la baie.




Un second téléphérique dépose les visiteurs au sommet du "Pao de Açucar" à 395m d'altitude. On peut ainsi admirer la baie de Guanabara, sa splendeur et ses contrastes : des plages de Leblon, Ipanema, Copacabana et Leme jusqu'au centre-ville. On devine aussi le quartier de Santa Teresa sur les hauteurs. Tout cela sous la bienveillance du Christ rédempteur au sommet du Corcovado. La "Cidade Maravilhosa" ("cité merveilleuse") comme l'appellent ses habitants mérite bien son nom et figure définitivement parmi les plus belles villes du monde.
 


En attendant le coucher de soleil on peut observer le balai aérien des avions qui attérissent à Santos Dumont. Joli spectacle quand le ciel revêt des couleurs roses et que le relief de la ville se dessine à l'horizon.





Lors de la descente en téléphérique, Rio s'illumine...

 

... et la statue du Christ scintille dans le ciel... Difficile de quitter des yeux ce paysage...



Revenus "sur terre", on attrape par hasard le bus qui nous dépose à la station de métro pour rejoindre ensuite l'hôtel, où on s'endort rapidement après cette 1ère journée bien remplie.


Vendredi 2 mai


Petit déj' vite avalé, on prend un taxi jusqu'à la Rodoviara Novo (gare routière). A 9h part en effet notre bus « Costa Verde » pour Paraty (possibilité de réserver les places sur Internet). Une éternité passée dans les bouchons pour sortir de Rio porte à 5h notre temps de trajet pour rejoindre la fameuse petite ville coloniale. Toutefois, la route côtière est magnifique, très tortueuse mais en pleine verdure avec l'océan qui réapparaît derrière chaque virage. On arrive donc vers 14h à Paraty.




Fondée en 1667, à la suite de la découverte d'or dans les montagnes du Minas Gerais, la ville de Parati s'est enrichie rapidement en devenant le port duquel partaient les navires qui transportaient l'or vers le Portugal. Notre pousada « Solar do Gerianos» est au cœur du centre historique, place Matriz.

  


Le temps de déposer nos bagages dans cette jolie maison typique et place au déjeuner avec un plat à base de crevettes à une très bonne adresse : la « Galeria de Enghenio ». On opte pour la location de vélos afin de visiter les alentours en longeant tout d'abord le canal.



Pendant deux siècles ce petit port de pêche dissimulé au fond de sa baie fut le point d'embarquement des armadas de galions chargés de convoyer les richesses du Brésil vers Lisbonne. C'était une ville secrète où vivaient des soldats, des flibustiers et des esclaves, construite dans le plus pur style colonial.



 Montée au fort des Portugais pour apprécier la vue, entre les canons.


Puis on poursuit en longeant les plages.


La nuit tombe quand on se perd dans le dédale de chemins qui retournent vers les terres. Heureusement on peut toujours compter sur l'aide des locaux qui nous indiquent comment regagner le centre historique. Séance de "tape-cul" sur les énormes pavés pour aller rendre les vélos !Enchantés par le repas de ce midi, on retourne au même resto, cette fois pour un plat de poisson frit, tout aussi délicieux. Petite balade nocturne dans la ville très animée en ce WE férié avant de rentrer à l'hôtel.





Samedi 3 mai


Le petit déjeuner est servi dans un cadre très agréable face à un jardinet envahi de belles plantes tropicales et fréquenté par des oiseaux multicolores. Gâteaux et fruits exotiques au menu. Balade matinale dans les ruelles qui ont retrouvé leur calme.

 



Les rues colorées ont conservé leur charme d'antan, on y flâne paisiblement...



Sortie du cœur historique pour acheter quelques provisions et retirer de l'argent. Puis on se rend au port où sont amarrés des dizaines de bateaux aux couleurs chatoyantes.




Ces embarcations emmènent les touristes faire des sorties en mer à la journée et les déposent sur les jolies plages environnantes.





Lorsqu'il fut décidé que la route de l'or passerait par Rio de Janeiro et non plus par Parati, le port fut alors quasiment abandonné par sa population. Pour cette raison, l'architecture de la ville n'a presque pas changé depuis cette époque, ce qui lui confère un intérêt culturel et touristique majeur. Jusque dans les années 1950 il n'y avait même plus de route pour y accéder. Passage par la petite criée aux poissons (où l'on découvre la provenance de nos assiettes d'hier) devant l'église à l'architecture baroque aperçue la veille de nuit.



Encore quelques jolis clichés des petites rues pavées où résonne le bruit des sabots des attelages tirant les calèches, comme jadis.



Nous avons réservé les services d'Easy Transfer (van + bateau) pour rejoindre Ilha Grande. Pas beaucoup plus cher que les transports en commun classiques, c'est une bonne option pour éviter de perdre trop de temps en attendant bus et ferry. A l'autre bout du monde, on tombe sur un employé de l'agence qui, non seulement est français, mais en plus vient de Vauvert à quelques kilomètres de chez nous !




En 2h30, on atteint Conceicao où l'on embarque pour 1h de traversée jusqu'à Ilha Grande, notre 3ème étape du séjour.





Ilha Grande mesure environ 29 kilomètres de long pour 11,8 kilomètres de large. Profitant de son isolement insulaire, il fut décider d'y construire, en 1903, le péniticier de Dois Rios pour les grands criminels. Cet établissement n'a cessé son activité qu'en 1994, année où l'île s'est tournée rapidement vers le tourisme. Toutefois, pour préserver ce dernier bastion de forêt tropicale humide de l'État de Rio, de nouvelles lois sont mises en oeuvre concernant l'urbanisme et les impacts de l'activité humaine sur cet écosystème rare. L'île entière est ainsi une zone protégée soumise à des restrictions de développement rigoureuses. L'écotourisme à petite échelle, cependant, est encouragé, et l'île, qui est dépourvue de routes et inaccessible pour les voitures, propose plus de 150 kilomètres de sentiers de randonnée reliant la poignée de villages et hameaux côtiers.



En descendant du bateau, l'accès au village et à la plupart des pousadas peut se faire depuis la plage.
    

Nous allons passer 3 jours à la Pousada "Naturalia". Découverte de notre chambre très confortable et surtout de la superbe vue sur la baie.




Un cadre propice à la flânerie et à la contemplation de la nature...



On quitte provisoirement les chaussures de rando au profit des tongs pour redescendre sur la plage et se balader dans la petite ville d'Abraao largement dédiée au tourisme (restos, boutiques, agences et pousadas). Pour le dîner, ce sera barbecue sur la plage (en compagnie d'énormes crabes) au « Café do Mar » où on se partage un gros poisson local : l'anchova.





Détour par la boulangerie pour s'acheter de succulents gâteaux, encore meilleurs dégustés sur notre balcon, au fond d'un hamac, bercés par le bruit mêlé des vagues, des grenouilles, des grillons et des derniers bateaux qui rentrent dans la nuit.



Dimanche 4 mai

Une vue que l'on rêverait d'avoir chaque matin au saut du lit...


Puis un copieux petit dej avant d'attaquer la journée la + sportive du séjour : la rando jusqu'à la plage de Lopes Mendes. L'itinéraire débute au bout de la baie d'Abraao, après la Praia da Julia.


Le sentier s'engouffre alors dans la forêt tropicale et on attaque la première montée. On croise une famille de gros singes qui traverse au-dessus de nos têtes de branche en branche. La grimpette continue au cœur d'une végétation hyper dense. On atteint un des sommets d'où la vue sur l'océan et les îlots est superbe.

 

Le chemin continue en descendant jusqu'à la plage de Palmas. L'occasion d'une petite pause sous les palmiers !

 

Reprise de la rando, ça monte de nouveau ! Les bruits et les odeurs de la forêt s'intensifient. De quoi faire le plein d'oxygène dans un des poumons vert de la planète.

 
Nous arrivons à la plage de Mango, puis non loin de là à celle de Pouso.

 

Nous changeons alors de cap en direction du Sud de l'île. Encore un sacré dénivelé au cours duquel nous croisons des petits singes plus communs. Ils savent où passent les promeneurs pour venir partager leur pique-nique.


Le point d'orgue attendu au terme de cette rando de 3h : l'immense plage de Lopes Mendes classée parmi les 5 plus belles du Brésil. Nos efforts sont donc récompensés par une baignade rafraîchissante !



Cette côte est + propice au surf qu'au snorkeling, les courants sont forts et peuvent être dangereux. Par contre le spectacle des rouleaux qui se forment sur l'océan est superbe. Le sable blanc crisse sous nos pas et on peut choisir de somnoler à l'ombre des arbres ou de bronzer au soleil. Détente bien agréable après notre marche sportive de la matinée.


On improvise un apéro chips-Guaranà (soda local dont je raffole!) et il est déjà temps de repartir jusqu'aux plages de Pouso et Mango où on monte à bord d'une goélette qui fait régulièrement le trajet jusqu'au port d'Abraao en 45min.


A l'arrivée, jambes reposées, on enchaîne sur « le circuit do Abraao », une balade beaucoup plus accessible que l'on peut boucler en 1H et qui permet de voir les ruines de l'ancien pénitencier.


En effet, il y a 20 ans en arrière, Ilha Grande était loin d'être une destination touristique. Difficile d'imaginer ce site de rêve en lieu de bagne, c'était pourtant la triste réalité. Auparavant encore, l'île servait aussi de zone de quarantaine pour les migrants venus d'Europe où sévissait le choléra.

 

La suite du chemin nous conduit au vieil aqueduc qui approvisionnait l'île en eau douce.


On finit en traversant un joli petit cours d'eau qui serpente entre les rochers.


Au retour, on réserve notre excursion du lendemain, je déniche un paréo aux couleurs du Brésil, puis nous finissons à la table du « Lua & mar » autour d'un plat de spaghettis aux crevettes.

Lundi 5 mai

Réveil devant un paysage toujours aussi splendide et un petit déjeuner toujours aussi généreux. Quelques emplettes dans le village d'Abraao (pour notre pique-nique du jour notamment), puis nous rejoignons la petite agence où nous avons réservé notre excursion pour effectuer un ½ tour de l'île. On embarque à bord d'une lancha avec 8 autres touristes (venus d'Argentine, du Pérou, du Brésil et un couple de Français).

Premier arrêt au « Lagoa Verde ». Comme son nom l'indique, de beaux reflets verts se dessinent entre les petites criques.


Equipés de masque et tuba on explore les fonds limpides peuplés de bans de poissons curieux.

 

On remonte à bord de « Woodstock » qui nous conduit jusqu'à la plage d'Aripeba. David prend goût au snorkelling pendant que je lézarde sur une branche !


3ème arrêt au « Lagoa Azul » , cette fois les eaux bleu marine laissent imaginer la profondeur du site. Plusieurs bateaux jettent l'encre ici, certains en profitent même pour allumer un barbecue à bord.

  
C'est au 4ème stop que nous prendrons notre déjeuner, à Saco de Cébu. Une petite tortue aperçue au passage.


Dernier arrêt à la jolie plage de Feiticeria où des rochers aux formes arrondies jalonnent la crique. Une séquence bronzette pour finir la journée.



Retour au port d'Abraao. Dîner barbecue au « Café do Mar » où nous goûtons cette fois à un autre poisson : le « corvina ».


Passage par la boulangerie pour le dessert citron-choco de ce soir, dégusté au clair de lune sur notre balcon.



Mardi 6 mai

Déjà le moment de quitter notre île. On se lève à l'aube pour acheter des provisions au village.


Après le petit dej nous allons sur le quai de l'hôtel Aquario pour reprendre le bateau missionné par « Easy Transfert » pour la traversée vers le continent. Les côtes verdoyantes et les pousadas multicolores s'éloignent à l'horizon.


A Conceicao on récupère un van qui nous ramène à Rio en 2h30 et nous dépose à notre hôtel, le « Café Rio », dans le quartier du Larangerais. C'est une auberge de jeunesse où nous avons réservé une chambre individuelle. Très bon accueil des proprio toujours dispo pour de bons conseils mais la maison peut devenir très bruyante selon les hôtes qui la partagent. Sacs déposés, nous décidons de nous rendre à Copacabana.

On abandonne le choix du taxi (vu leur propension à arnaquer le touriste) au profit d'un bus de ville. On découvre la mythique plage de Copacabana


Construit en 1908, le Fort de Copacabana était initialement une base pour l'armée, mais il est maintenant utilisé comme un centre d'activités culturelles.




Cet édifice impressionnant a des murs fortifiés en béton qui font 12 mètres d'épaisseur et des canons qui peuvent tirer des boulets à une distance de 23 kilomètres.



Le Musée du fort présente tout l'attirail qui était utilisé par les forces armées. On peut aussi y voir une reconstitution des chambres et bureaux des militaires.


Après cette visite, nous avons droit à un beau ciel rose au-dessus du Pain de Sucre. Pendant que certains font leur jogging le long des 4km de plage d'autres jouent au foot sur le sable.



Le quartier de Copacabana, qui est l'un des plus connus de Rio, a été ainsi nommé au milieu du XIXème siècle après la construction d'une chapelle abritant une réplique de la vierge de Copacabana (un petit village situé au bord du lac Titicaca en Bolivie). Il abrite un microcosme unissant des familles de classes sociales différentes dans un espace réduit entre la mer et la montagne.


Nous essayons ensuite en vain de trouver l'ascenseur de Cantagalo censé nous porter en haut d'une tour de verre surplombant la baie. A force de tourner au grès des indications des passants, on se retrouve, à la nuit tombée, dans la favela où une gentille jeune fille nous déconseille de nous éterniser ! On aura eu notre immersion involontaire dans la communauté !
Nous abandonnons donc nos recherches pour des raisons de sécurité et redescendons sur l'avenue Atlantica pour manger au resto de l'hôtel Debret, face à la mer.
Retour en métro de Cantagalo à Largo do Machado puis nous descendons la rue de Larangerais bien animée jusqu'à notre hôtel.


Mercredi 7 mai

Nouvelle journée consacrée à la visite de Rio, à commencer ce matin par l'emblématique Corcovado (« bossu » en portugais). Pic de granite de 710 m de hauteur accueillant en son sommet la statut du Christ Rédempteur, c'est un lieu incontournable de la ville, situé dans le Parque Nacional da Tijuca.

En descendant la rue de Larangerais puis Cosmo Vehlo, on rejoint assez rapidement le site d'où part le train pour l'ascension de la colline. Les rails sillonnent la forêt de Tijuca pour un trajet plutôt agréable. La ligne de chemin de fer a été inaugurée en 1884 par l'empereur Pierre II du Brésil. Longue de 3 824 mètres, elle est la première du pays à être construite à des fins exclusivement touristiques. Le train, plus ancien que la statue elle-même, transporta pendant les quatre années que durèrent les travaux les pièces nécessaires à sa construction. En 1910, cette ligne fut la première du Brésil à être électrifiée, et les anciens trains à vapeur furent remplacés par des machines électriques.


L'impressionnante statue surplombe toute la ville.


La statue du Christ est orientée vers l'est et mesure 38 mètres de haut. Son envergure est de 28 mètres au niveau des deux bras écartés en forme de croix. Cela fait d'elle l'une des trois plus grandes statues du Christ au monde. Elle pèse 1145 tonnes. Sa structure est en béton armé, avec un revêtement en stéatite, aussi appelée pierre à savon. Cette roche tendre mais très résistante fut choisie pour sa bonne résistance aux variations de température. A sa base, une chapelle dédiée à la Vierge Marie célèbre aujourd'hui encore des mariages et des baptêmes.
On comprend aisément que ce site soit classé parmi les 7 merveilles du Monde. La brume recouvre une partie des collines qui semblent flotter au-dessus des nuages.


En dominant tous les quartiers de la ville, on réalise l'ampleur de la verdure qui la recouvre. Le centre et ses buildings, les plages de Copacabana, Ipanema et Leblon. Et bien sûr le Pain de Sucre.



Cadeau de la France au Brésil, la statue fut érigée pour célébrer le bicentenaire de l'indépendance du Brésil. La première pierre de l'édifice fut posée en 1922, mais les véritables travaux ne débutèrent qu'en 1926 pour s'achever en 1931. La statue du Christ Rédempteur fut réalisée par le sculpteur français Paul Landowski et par l'ingénieur brésilien Heitor da Silva Costa. Lors de la cérémonie d'inauguration, le cardinal Dom Sebastio Leme prononça un long discours dans lequel il espérait que la statue du Christ serait un symbole d'évangélisation et de reprise du pouvoir de l'Eglise dans un état républicain.


Le petit train nous redescend à Cosmo Vehlo où l'on prend un bus pour le jardin botanique. Nous nous arrêtons tout d'abord au Parque Lage. Ce parc au charme romantique a été acquis en 1809 par un lord anglais qui le fit transformer en parc paysager, puis passa dans les mains d'un riche armateur. Pour les beaux yeux de son épouse, la chanteuse lyrique Gabriella Bezanzoni Lage, celui-ci fit élever l'édifice qui abrite aujourd'hui l'École des beaux-arts. On arrive pendant la mise en place de curieuses œuvres d'art modernes tissées un peu partout sur le bâtiment.


On rejoint ensuite une des entrées du Jardin Botanique à un petit kilomètre de là. On quitte alors une avenue ultra passante au trafic routier intense pour une ambiance hyper bucolique. Localisé dans le quartier du Jardim Botânico, dans la zone Sud de la ville, le parc s’étend sur 140 hectares. Il a été construit en 1808 par Jean VI, roi du Portugal et du Brésil. Il abrite plus de 6500 espèces différentes de plantes, parmi elles un grand nombre sont en voie de disparition. C’est une des raisons pour laquelle le Jardim Botânico en 1992 a été nommé « Réserve de biosphère ». C'est un havre de paix au pied de la montagne Corcovado.


L'avenue des Palmiers dans le centre avec plus de 130 palmiers royaux, dont certains sont là depuis la création du jardin et d’autres qui atteignent environ 10 mètres de haut !



On y découvre des arbres surprenants, fréquentés par les écureuils...



Une serre d'orchidées.


Un joli petit lac couvert de nénuphars où se reflète la végétation.


 Un jardin japonais très zen. 


Après cet intermède au vert retour à l'agitation de la ville et déjeuner dans un self typique où s'arrêtent les brésiliens pour prendre leur repas de midi « au kilo ». En effet, après s'être servi, on paye en fonction du poids de notre assiette.


Bus en direction de « Largo do Machado » pour revenir à l'hôtel. On récupère nos bagages et sur les conseils du proprio on prend un taxi pour l'aéroport local Santos Dumont puis la navette bus jusqu'à l'aéroport international. Très bonne idée vu les embouteillages, un taxi jusqu'à Galéao nous aurait ruinés ! Le centre-ville, comme le pays, est tout en contrastes, entre tradition et modernité.



On met 1h30 pour faire le trajet ponctué par des bouchons et des manifs de grévistes. Le Brésil traverse une période de tension sociale marquée par de vives protestations contre la vie chère. La révolte est attisée par le contexte de la coup du monde pour laquelle l'Etat a investi des milliards dans la construction d'infra-structures dédiées à l'événement alors qu'une large partie de sa population vit dans le plus grand dénuement.


Bref, nous finissons par arriver à l'aéroport pour notre vol interne vers Iguaçu. Billets réservés auprès de la compagnie lowcost GOL (par l'intermédiaire de l'agence « Brésil-découverte » qui dispose de tarifs préférenciels). Comme je m'y attendais, le souci avec ce type de compagnie est la fiabilité des horaires de vols. Notre départ est décalé de 1h30 ce qui nous fait arriver à Foz do Iguaçu en pleine nuit. Toutefois la navette de notre hôtel a quand même fait le déplacement. Il faut dire que le « Harbor Colonial » est idéalement situé à 5 min de l'aéroport. On s'y couche épuisés, autour de 3H du mat' !


Jeudi 8 mai

Après 4 petites heures de sommeil, nous sommes debout pour attaquer cette grande journée à la découverte des chutes côté Argentin. Buffet du petit dej très complet, on y trouve même des gaufres ! Pour éviter de perdre trop de temps dans les bus de la ville et à la frontière, on fait appel aux services de l'agence touristique de l'hôtel pour se rendre aux fameuses « Cataratas ». Nous partageons le véhicule avec Franko et sa maman, des chiliens avec qui on restera en contact. Un coup de tampon sur nos passeports et nous voici en Argentine, prêts à découvrir un site classé parmi les 7 merveilles de la nature. Longue de 2 700 m sur un front basaltique enjambant la frontière entre l’Argentine et le Brésil, la cataracte en semi-cercle au cœur de ce site est l’une des plus spectaculaires du monde.

Les chutes sont accessibles à 3 niveaux différents : les chemins inférieurs, supérieurs et celui conduisant à « la Gorge du Diable » : « la Garganta del Diablo » ! C'est par celui-ci que nous commençons, un train sillonne la forêt pour nous déposer devant une longue passerelle. Cette dernière enjambe les méandres du fleuve Iguaçu qui paraît si paisible à cet endroit. Nul ne pourrait s'imaginer en observant ce cours d'eau tranquille qu'il puisse se transformer en torrent d'une incroyable violence quelques centaines de mètres + loin.


La légende raconte :

"Dans les temps anciens, une fois par an, tous les villages du peuple Guarani se reunissaient pour donner en offrande au grand et terrifiant M'Boi, dieu serpent, la plus belle fille du peuple. Une année ce fut Naipi, la fille du chef élue la plus belle fille de la tribu. Elle fut donc promise à M'Boi.
Malheureusement, cette derniere aimait en cachette Tarobà, un guerrier. Le soir des noces, la belle et son guerrier, profitant de l'ivresse générale s'enfuirent à la rame. Le bruit du bateau réveilla M'Boi qui dans sa rage donna un coup de sa queue de serpent et créa une énorme crevasse ou se perdire les amants. Naipi fût transformée en rocher alors que Tarobà fût transformé en palmier surplombant les chutes. Ainsi il contemplera pour l'éternité son amour sans pouvoir la toucher. M'Boi quant à lui se trouve dans la grotte sous le palmier et rit du sort des deux amants, le bruit des chutes masquent son rire hormis pendant les périodes de grandes sécheresses. C'est ainsi que les guaranis ont appris à écouter les rires et les pleurs de la nature".

Un gouffre sans fond s'ouvre devant nous, l'eau s'y déverse dans un fracas assourdissant (en nous arrosant au passage) pour s'écraser 90 mètres + bas.


L'expression « à couper le souffle » prend ici tout son sens. La puissance des chutes est si intense, l'air y est brassé avec une telle force qu'on a presque du mal à respirer lorsqu'on s'en approche.



La nature majestueuse règne ici sans partage, personne n'oserait la défier. Seuls des oiseaux téméraires descendent à pic dans le gouffre, disparaissant derrière l'écran de brume pour se réfugier derrière les chutes. J'ai du mal à décrocher mes yeux de ce spectacle unique au monde. Mais il nous reste d'autres vues des Cataratas à découvrir. Retour par la passerelle où l'on croise quantité de papillons multicolores qui viennent se poser sur nous sans crainte, ainsi que des coatis, animaux symbole du parc.






Rapide pause casse-croûte en attendant le train qui nous redépose à la 2nde station d'où partent les sentiers de randonnées vers les chutes. On empreinte tout d'abord le chemin supérieur qui permet de surplomber le fleuve et d'admirer les multiples cascades. Chaque point de vue est un nouvel émerveillement. L'eau communie avec la terre, la forêt tropicale en toile de fond.


  
Par endroit, un arc-en-ciel se dessine...


Belle vue d'ensemble sur les chutes argentines...



On rejoint ensuite le sentier inférieur qui s'approche aux pieds des chutes dont on mesure ainsi toute l'immensité. Le clou du spectacle est celle dont on peut s'approcher au + près : une bonne douche garantie et cette même sensation d'avoir le souffle coupé, écrasé par Dame Nature. Le tourbillon est si violent que je suis trempée malgré la cape de pluie.



Comme il nous reste un peu de temps avant le retour de notre chauffeur on repasse par le sentier supérieur et les paysages de ce matin se dévoilent sous une autre luminosité. Un spectacle en perpétuel mouvement. A cette période de l'année les chutes ont un débit particulièrement important.

 
On reprend le « Green trail » pour sortir du parc quand j'entends un bruit de... grenouille ??? Etrange car cela semble venir du sommet des arbres... où David repère en fait un toucan !!! Une vraie chance de croiser ce magnifique oiseau en pleine nature.


Un peu de shopping au retour : un coati en peluche et une paire d'Havaïnas qui tiendra compagnie à celle achetée à Ilha Grande ! Rapide dîner au resto de l'hôtel et on s'effondre bercés par le souvenir du son des Cataratas.


Vendredi 9 mai

Matinée consacrée à la découverte des chutes côté brésilien. L'entrée du parc est à un quart d'heure de marche de notre hôtel. Après le passage au guichet, des bus nous conduisent jusqu'au site sous un ciel beaucoup moins clément qu'hier. Les 1ères photos se font sous la grisaille et même quelques gouttes de pluie, mais les chutent restent toujours aussi grandioses.


Situées à 70 % sur le territoire argentin, on les observe ici de + loin mais on profite d'une fantastique vue d'ensemble. Peu à peu le soleil perce les nuages transformant encore le paysage.



Au terme d'1,2km de sentier, on arrive dans la Garganta del Diable surplombée hier matin. Une passerelle permet de pénétrer dans l'antre du Diable !



On a presque du mal à faire face au mur d'eau qui s'effondre devant nous !


Un ascenseur nous conduit ensuite au sommet d'une tour d'observation pour une belle vue panoramique.


Possibilité de reprendre le bus ici pour sortir du parc mais on préfère refaire le sentier à l'envers pour revoir les 1ers spots sous le soleil.


Nous passons ensuite l'après-midi au « Parque das Aves" situé à proximité. Ce parc compte plus de 900 oiseaux de 150 espèces différentes.



Déjeuner en compagnie des aras puis des toucans avec qui je fais personnellement connaissance !

 
On peut entrer dans d'immenses volières et approcher ainsi les oiseaux typiques de la région. La plupart sont nés ici ou ont été recueillis suite à des blessures ou à des saisies dans le cadre de la lutte contre le trafic des animaux.



On réalise l'envergure des aras en vol qui s'amusent à nous raser la tête ! Enfin le temps de photographier papillons et huming-birds !


Retour vers 16h à l'hôtel pour récupérer nos bagages et prendre notre vol vers Rio. Pour notre dernière nuit au Brésil on s'offre le luxe du « Linx », hôtel haut de gamme stiué à côté de l'aéroport. Retour dans le monde de la climatisation à outrance, du personnel impersonnel et du « tout-payant ». On apprécie le confort des chambres mais on est loin du charme des pousadas. Le resto design n'est pas au niveau du barbecue sur la plage d'Ilha Grande !


Samedi 10 mai

Notre vol pour Paris n'étant qu'à 19h, on peut profiter d'une bonne partie de la journée pour visiter d'autres coins de Rio. Décidés à banir les taxi, on prend un bus depuis l'aéroport pour rejoindre le centre ville, encore une fois bien aidés par un Brésilien qui traduit notre anglais au chauffeur et veille à ce que l'on descende au bon endroit. On traverse les quartiers Nord de la ville dans un état de pauvreté et délabrement sans nom.


On quitte le bus à hauteur de la rue B. Constant (ce qui boucle la boucle !) pour monter vers le quartier de Santa Teresa.



Ce dernier est resté largement inaccessible jusque dans les années 1800 lorsque de nouvelles routes l’ont relié au quartier de Glória et d’autres districts voisins. Avant cela, il s’agissait d’une zone de fermes isolées et de forêts qui étaient un refuge pour les esclaves fugitifs.

Puis à la fin du 19ème siècle, la croissance explosive de l’industrie du café a alimenté un boom de construction à travers Rio et de riches industriels y ont installé leurs résidences. Le quartier pris son envol en 1896, quand l’aqueduc qui apportait de l’eau au centre de la ville fut transformé pour accueillir le nouveau tramway électrique de Rio, le Bonde.
De nos jours, règne à Santa Teresa un esprit bohème autour des demeures vieillissantes. Ce n'est pas le quartier le + sûr de la ville, les touristes sont rares donc nous nous faisons discrets. Après une bonne séance de grimpette dans les rues en pente, on arrive au cœur du quartier dans la rue Almirante Alexandrino, avec un beau panorama sur la baie de Guanabra.


En prenant la rua Murtinho Nobre on rejoint le « Parque das Ruinas » qui surplombe la ville. C'est un endroit privilégié pour contempler la cité Merveilleuse. Depuis ce belvédère on voit à la fois le centre ville...,


...le Pain de Sucre et le Corcovado. 


Cette maison peu connue est en effet le vestige du palais Murtinho Nobre, haut lieux de la vie culturelle et sociale carioca au siècle dernier.


On y rencontre un vieil homme qui engage la conversation, débordant de culture et de vécu, il partage avec nous sa connaissance de la ville et de la vie... Il réussi à me faire chanter les classiques d'Edith Piaf et d'Adamo sur les toits de Rio de Janeiro !!!

On quitte Santa Teresa en passant par l'escalier coloré de Selaron qui conduit au quartier de Lapa. En 1990, le peintre chilien Jorge Selarón, en hommage au peuple brésilien, se lance dans la Grande Locoura (la Grande Folie) : peindre et décorer les escaliers de toute une rue ! Pris de passion par les azulejos (carreau de faïence émaillée), il s'attache ensuite à en tapisser les 215 marches de cet escalier.

  
Les azulejos proviennent du monde entier, envoyés par des visiteurs tombés sous le charme de cette oeuvre, ou glanés par l'artiste lui-même. Des souvenirs de France...


Dernière étape de son oeuvre, en 1999, Selaron commence à peindre lui-même ses azulejos.


On aperçoit les arches de Lapa dont le célèbre tramway jaune n'est malheureusement pas encore remis en fonction. Juste à côté la cathédrale à l'architecture très contemporaine.

On continue à marcher jusqu'au « Centro », le quartier d'affaires où les gratte-ciels modernes cotoient les bâtiments historiques coloniaux. Très fréquenté en semaine, il est déconseillé de s'y promener le week-end... c'est pourquoi on s'y rend... un samedi !!!!!!!!!!!!! Seule solution pour intégrer cette visite à notre programme. Mais on constatera que le quartier ne se vide réellement qu'après midi laissant place à une ambiance il est vrai un peu « coupe-gorge ». Pour l'heure les badauds sont encore nombreux et nous déjeunons notre dernier mélange de viandes grillées sur la place Cinelandia à l'Amarelinho face au théâtre municipal.


Telle Cendrillon avant les douze coups de minuit, on se dépêche ensuite de découvrir les principaux monuments du « Centro » qui se désertifie rapidement, comme le Palacio Tiradentes
 

Toujours ce mélange architectural, où les murs anciens des église se reflètent dans les fenêtres en verre des buildings.



On retourne ensuite, toujours à pied, à l'aéroport Santos Dumont pour profiter du même transfert que la veille en bus, jusqu'à Galéo. Parlant désormais couramment le brésilien en langue des signes, je parviens à convaincre le chauffeur de nous déposer à notre hôtel pour récupérer les valises avant le grand départ. Dernier rebondissement du séjour en arrivant au comptoir d'enregistrement : le vol étant surbooké on nous propose, moyennant une jolie petite indemnité, de nous inscrire en liste d'attente. Si l'avion est complet au moment de l'embarquement, une nuit supplémentaire à Rio nous est offerte, dans le cas contraire on s'envole tout en gardant quand même notre compensation financière. C'est finalement la 2nde option qui sera confirmée et nous quittons comme prévu le sol brésilien que je rêvais de fouler depuis si longtemps...

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