THEMES

samedi 15 avril 2017

Du Chili à la Bolivie...




Cap vers le Chili, bande de terre longue de plus de 4000km, partir une dizaine de jours nécessite une sélection difficile entre les différentes régions et leurs richesses naturelles respectives. Avec mes deux compagnons de voyage, nous faisons le choix d'explorer le Nord du pays depuis Santiago en débordant sur la Bolivie à travers l'Altiplano, seconde plus haute région habitée du monde (après le Tibet).


Samedi 1er avril 2017 - Dimanche 2 avril 2017

Décollage de Montpellier en fin d'après-midi pour Roissy avant d'embarquer à destination de Santiago du Chili (vol Air France). 14 heures plus tard nous survolons la Cordillère des Andes.


Nuit à bord plutôt calme (même si l'un de nous trois se sent obligé de bosser pendant ses vacances en sauvant la vie d'une passagère en détresse ;-)).

Après les habituelles formalités de contrôle, on emprunte la ligne "Turbus" qui relie l'aéroport à la gare routière du centre ville, à quelques pas de notre studio "Santiago bus terminal". Situés à différents étages d'une des grandes tours qui s'élèvent au-dessus de la capitale, les petits appartements de German sont modernes et confortables.


La station de métro "San Alberto Hurtado" est toute proche, depuis celle-ci il est facile de rejoindre le coeur historique de Santiago.


Notre journée de visite commence par la plaza de Armas. Quand le conquistador espagnol Pedro de Valdivia traça les plans de la ville en 1541 depuis le sommet de la colline Santa Lucia, il commença par cette place. La cathédrale métropolitaine qui se reflète dans la façade d'un building a été construite entre 1748 et 1800 dans un style néo-classique.


En ce dimanche midi, nous arrivons sur le parvis au moment de la bénédiction des fidèles


La place est aussi bordée par le Palacio de la Real Audienca qui abrite un musée (ancienne cour de justice puis siège du gouvernement).


 Juste à côté la poste centrale de Santiago construite dans un style néo-classique en 1882.


Concert des militaires sous le kiosque central, accompagnés par la sirène des "bomberos" !



A 500 mètres au nord de la plaza de Armas se trouve le marché central de Santiago. Inauguré à l'occasion de l'exposition universelle de 1872, l'enceinte de 2 étages a été bâtie avec des briques de terre cuite. La cour est recouverte par une structure métallique en fer galvanisé fondue en Angleterre.



Des étals de fruits, légumes, poissons, viandes ou fromages remplissent les halles.


Nous prenons notre 1er repas chilien dans un des restaurants du marché. 


Depuis le mercado central, on rejoint en taxi le parque Metropolitano, un des plus grands parcs urbains du monde (722ha), qui s'avère être un lieu de promenade dominicale très fréquenté par les habitants de la capitale. Un funiculaire permet d'accéder au sommet du Cerro San Cristobal (863m). 


Un chemin de croix peintes mène au sanctuaire de l'Immaculé Conception où est célébrée une messe tous les dimanches matins.

 



Le site est dominé par la statue de la Vierge visible depuis toute la ville. Sculptée à Paris au début du 20ème siècle, elle abrite à sa base une petite chapelle où a officié Jean-Paul II en 1987.


La vue sur Santiago et la cordillère des Andes sous le soleil est imprenable.


Sur les flancs du cerro San Cristobal, nous traversons la quartier animé de Bellavista. Rues bordées de bars et restos, où se trouve aussi "La Chascona", une des demeures du célèbre poète Pablo Neruda (devenue un musée).

Des amoureux ont lesté de cadenas un des ponts qui enjambe le fleuve Mapocho. La promesse de pouvoir goûter "une des meilleures glaces du monde" nous attire dans le quartier de Lastarria jusqu'à la "Heladeria Emporio Rosa" et ses bacs de glace aux parfums énigmatiques...


Calories vite éliminées dans le parc de Santa Lucia. Plusieurs chemins sillonnent le site jusqu'au castillo qui domine la colline et offre une nouvelle vue panoramique sur la ville.



A deux stations de métro du parc se trouve le palacio de la Moneda, résidence officielle du Président de la République conçu à l'époque coloniale pour presser les monnaies. C'est ici que le Président Salvador Allende fut tué suite au coup d'Etat de Pinochet en 1973.


Juste à côté, la torre Entel est une tour de télécommunication haute de 127m (photo web). Le reste du quartier semblait presque manquer d'intérêt jusqu'à ce que l'on se retrouve en plein milieu d'un tournage face un chevalier en armure ! Nous finissons cette journée bien remplie dans un petit resto local. 



Lundi 3 avril 2017

Nous quittons aujourd'hui la capitale pour rejoindre la région de San Pedro d'Atacama, au Nord-Est du pays. Il existe plusieurs vols quotidiens reliant Santiago à la ville de Calama desservie par la compagnie nationale LAN et sa concurrente low-coast SKY AIRLINE. Nous choisissons cette dernière (ponctualité et service irréprochables en ce qui concerne notre expérience).

Après 2h de vol se dessine une piste au milieu du désert. Depuis l'aéroport des bus partent régulièrement en direction de San Pedro d'Atacama, ainsi que des navettes privées comme "Transfer Atacama" vers qui nous nous sommes tournés. L'avantage est de pouvoir échanger avec le chauffeur pendant les 100km de trajet et de faire quelques arrêts photos.


L'ombre du volcan Licancabur ne nous quittera pas pendant les prochains jours. Son nom signifiait "montagne du peuple" chez les indiens d'Atacama. Il s'élève à 5916m sur la frontière avec la Bolivie à qui appartient une partie de son flan nord-est (c'est de ce côté que l'ascension est possible afin d'éviter les mines parsemant les pentes chiliennes !).


Les paysages escarpés salés et lunaires bordent désormais la route qui nous conduit à San Pedro, village-oasis au coeur du désert d'Atacama.



A 2440m d'altitude SPA est le point de départ des excursions dans la région, la petite ville d'adobe (briques de terre et de paille cuites au soleil) s'est développée grâce au tourisme mais elle existait déjà bien avant l'ère Incas alors qu'elle était occupée par les peuples Atacama. Nous y avons réservé deux nuits à l'hostal "Ckuri" chez Edgar qui a aménagé à côté de sa maison de jolies chambres en harmonie avec l'architecture locale.



Un peu en retrait de l'agitation touristique, il est cependant facile de se déplacer vers le centre grâce aux vélos gracieusement mis à disposition par les propriétaires. Quelques coups de pédales suffisent pour se retrouver sur la plaza de Armas.



Nous finalisons la réservation de notre futur trip en Bolivie chez "Estrella del Sur" puis sillonnons les petites rues à la recherche de la douane (pour résoudre une sombre histoire de PDI disparu : précieux sésame de sortie du territoire !). La lumière du soleil couchant caresse les flans du volcan à l'heure où les enfants s'amusent...


Nous dînons chez "Las delicias de Carmen", restaurant de la rue Caracoles et retrouvons non sans mal "nos habitaciones" dans la nuit étoilée.

 
Mardi 4 avril 2017

On remonte "en selle" pour partir en direction de la vallée de la mort, mais avant l'effort nous faisons nos réserves de croissants chauds à la "Franchuteria", boulangerie tenue par un expatrié français !




Escortés par une meute de chiens errants, il nous faut une vingtaine de minutes pour rejoindre l'entrée du parc. Au milieu du XXè siècle, un prêtre et archéologue belge, Gustave Le Paige, aurait baptisé ce site "la vallée de la Marte" (la vallée de Mars) en raison de ses similitudes avec la surface de la planète rouge. En raison de leur prononciation assez proche en espagnol, la "Marte" s'est transformée au fil du temps en "Muerte". Mais les lieux pourraient aussi tirer leur nom du fait qu'aucune vie ne subsiste ici, flore et faune quasi inexistantes hormis quelques scarabées dans le sable !



A environ 2600m d'altitude, on s'engage dans le canyon qui s'est formé par hydro-érosion dans la cordillère de sel. 



Le chemin conduit aux pieds d'une grande dune où certains s'essaient au sandboard.


On se contentera de quelques pirouettes !


Il faut poser les vélos pour finir la montée du sentier ensablé jusqu'au mirador. La vue sur les plissements géologiques est stupéfiante.


La descente sera plus rapide et l'occasion de jolies prises de vue sur le sol argileux recouvert d'une pellicule de sel.


De retour à San Pedro de Atacama, shopping calle Caracoles, la rue la plus animée de la ville où l'on trouve les principales agences, resto et boutiques. Nous y déjeunerons en musique...


Un petit tour par le marché artisanal pour acheter quelques babioles et des feuilles de coca. Visite de l'église de San Pedro faite de briques d'adobe. L'édifice emblématique du village a été construit dans le style andin en 1744 sur l'emplacement de l'ancienne église paroissiale érigée 200 ans avant. 


Dédiée à St Pierre, l'église en forme de croix latine présente des poutres de chanar et de caroube. Son toit est recouvert de cactus et d'un mélange de boue et de paille. 



Si certains sportifs s'aventurent jusqu'à la vallée de la Lune en vélo, nous optons pour l'option du mini-bus. L'excursion de quelques heures proposée par toutes les agences de la ville part en fin d'après-midi pour profiter d'une jolie luminosité sur le site. Déclarée sanctuaire naturel en 1982, la vallée de la Lune a été modelée pendant des millénaires par l'érosion de l'eau et du vent. Le sol est formé de canyons, de crêtes pointues, de ravins et de monticules gris ou ocres qui lui donnent une apparence qui ressemble à la Lune.



 Absence d'humidité, de faune et de flore sur ce site désertique battu par les vents à l'image de cette grande dune en perpétuel mouvement...



 Avec la "vraie" lune en arrière-plan, on s'y croirait !!!



Les regards se perdent dans cette immensité de roche, de sable et de sel. 



Etape suivante : l'exploration de cavernes creusées dans la roche. On nous explique qu'en raison des risques sismiques élevés, il ne faudra pas s'éterniser dans les galeries !


Prévoir une lampe torche, être souple et faire attention à sa tête !


Point d'orgue de l'excursion : le coucher de soleil sur la cordillère de sel où toute une série de couleurs se déclinent à l'infini.



Mercredi 5 avril 2017

Après une petite nuit de sommeil dans un lit tout neuf (notre couchage initial ayant momentanément disparu la veille), un demi comprimé de Diamox avalé en prévention du mal des montagnes, les sacs sont bouclés et nous montons dans la navette qui nous conduit à la douane. Dans une heure nous aurons quitté le Chili. La route menant à la frontière bolivienne via le col Puerto del Cajon est très belle et laisse présager de la splendeur des paysages qui nous attendent. Un drapeau, une pancarte et une baraque pour les formalités marquent l'entrée en Bolivie à 4 500m d'altitude.


Il fait plutôt très frais dans la queue pour le coup de tampon... Après le contrôle d'identité et une petite collation de thé au coca, nous faisons connaissance avec Gilmar notre chauffeur pendant ces 4 jours. "Estrella del Sur" propose des tours privés, qui, pour un peu plus cher, permettent d'éviter l'entassement à 6 personnes dans un véhicule sur des routes chaotiques et des nuits en dortoirs. Notre petit luxe justifié par notre "grand âge" (du moins supérieur de 10 ou 15 ans à la moyenne des voyageurs que l'on croisera) sera donc de disposer d'un 4X4 rien que pour nous et de chambres rudimentaires mais privées.

C'est parti pour la découverte de "l'Altiplano" bolivien, cette plaine d'altitude au coeur de la cordillère des Andes s'étend sur 1500 km et traverse 4 pays (Pérou, Bolivie, Chili et Argentine).

A quelques kilomètres de la frontière, dans la province du Sud Lipez, la réserve "Eduardo Avaroa" et ses sites d'exception nous attendent. Le premier d'entre eux est la "Laguna Blanca". L'aspect laiteux de ce lac de 5km très peu profond (env 50cm) est lié à sa teneur en minéraux, principalement du borax.


Puis la "Laguna Verde" qui doit sa couleur à la haute concentration en arsenic et en cuivre de ses eaux sur 17m2. De plusieurs mètres de profondeur, le lac s'étend sur 3,5km. L'imposant volcan Licancabur surplombe le lac, c'est donc par ce versant que son ascension est possible.


"Le désert de Dali", collection de pierres volcaniques rappelant ses oeuvres au milieu du désert de "Pampa Jara" à 4750m d'altitude. 



Le dégradé de teintes est lié à l'intense activité volcanique et géothermique à cet endroit, une véritable palette d'artiste. 


Sur le chemin, quelques vigognes (de la famille des camélidés comme les lamas et alapagas dont elles sont les "ancêtres sauvages"). Espèces désormais protégées, la laine de leur toison très fine est utilisée pour la fabrication de vêtements de luxe. Les animaux sont relâchés après la tonte.


A 4400m d'altitude, les thermes naturels de Polques se trouvent aux pieds de la montagne du même nom. Ces sources chaudes alimentent la vaste lagune Chalviri aux beaux reflets.


Il est possible de s'y baigner dans des eaux à 28-30 degrés même quand les températures extérieures sont négatives (elles auraient des vertus thérapeutiques notamment contre les rhumatismes !).



L'étape suivante sera la plus élevée du parcours, à 4 850 m d'altitude : la zone géothermique de "Sol de mañana". Ce champ de geysers, marres de boue et fumerolles doit son existence à l'activité volcanique sous-jacente (frottement de la plaque américaine et de celle du Pacifique Sud).

Sous l'effet de la pression et de la chaleur (près de 200°C), s'élèvent des geysers de plusieurs mètres de haut. 


Nous atteignons le point le plus haut de notre périple... 



Des vapeurs sulfureuses s'échappent du sol, on y devine les entrailles de la terre bouillonnantes...
 

Arrivée au refuge "Huayllajara" avec les premiers symptômes du mal des montagnes malgré le mastiquage incessant de feuilles de coca depuis ce matin ! Mais après quelques heures d'acclimatation, nous seront débarrassés des maux de têtes, vomissements et autres douleurs oculaires... !!! Un petit moment peu agréable à passer mais ces paysages aussi exceptionnels le méritent bien. Nous sommes accueillis par les propriétaires des lieux !


Tout le monde étant de nouveau sur pieds, nous descendons découvrir la "Laguna Colorada" toute proche. Surplombée de pics volcaniques, elle s'étend sur 60km2.



Les dépôts de différents minéraux sur ses rives (sodium, gypse, magnésium,...etc) et la présence de pigments d'algues microscopiques, donnent cette superbe teinte rouge au lac salé.


Le lac peu profond (max 80cm) abrite 3 des 5 espèces de flamants roses répertoriées dans le monde (flamants du Chili, flamants des Andes et flamants de James). Selon les saisons, on y dénombre plusieurs dizaines de milliers de spécimens se nourrissant d'algues et de planctons. 

 

Les animations de ce petit hameau qui vit du passage des touristes dans la réserve, se concentrent dans un bar autour d'un poêle où se côtoient toutes les nationalités. L'occasion de s'adonner à quelques parties de billard ou de baby-foot.



La chambre est glaciale, sortir de la douche pour s'engouffrer sous une pile de couvertures relève de l'exploit, l'idée d'une sortie nocturne à bannir malgré les effets diurétiques du Diamox !!!

Jeudi 6 avril 2017 
Tous en forme ce matin, nos cerveaux ont du terminer leur dépressurisation pendant la nuit ! Il ferait presque doux au soleil après une nuit de sommeil à 5°. 


On commence la journée par un nouveau point de vue sur la Laguna Colorada, un de mes coups de coeur du voyage. La palette de couleurs au lever du soleil indescriptible. 


Notre petit trio dans un décor magique...


En quelques kilomètres le décor varie encore, Gilmar nous conduit au milieu d'étranges formations géomorphologiques dues à l'érosion éolienne. 


La plus photographiée est "l'Arbol de Piedras" (l'arbre de pierre) de 5m de haut... avec un courageux cycliste surgi de nulle part. Pédaler à cette altitude entre la roche et le sable relève de l'exploit physique !


On traverse cette petite forêt de roches volcaniques, à leur sommet s'offre à nous une superbe vue sur le désert de Siloli.



Nous empruntons ensuite le "passage des Incas", sorte de canyon où pousse une étrange plante grasse appelée "yareta". Elle ressemble de loin à une mousse collée sur la roche, elle est en fait solide et pousse de manière concentrique pendant plusieurs siècles. Elle sert de combustible pour chauffer les foyers des villages isolés de l'Altiplano.


On croise en cours de route un étrange animal difficile à qualifier entre l'écureuil et le lapin, il s'agit d'une "viscacha", rongeur proche du chinchilla, en plus grand. 


Un 4X4 étant tombé en panne au milieu de nulle part, notre chauffeur et quelques autres s'arrêtent pour jouer aux mécanos.


Un autre superbe lac salé en forme de coeur : la "laguna Honda" sera le cadre idyllique de notre pique-nique du jour.  

 

Encore de beaux contrastes, aucun des paysages ne se ressemblent ici...


Difficile d'imaginer plus beau décor pour déjeuner.


Le renard de magellan ou renard des andes finit aussi son repas, il ne se rencontre que sur la cordillère. 


Non loin de là, la "laguna Hedionda" est une autre grande réserve de flamants roses. 


Bien que l'on croise au quotidien leurs cousins camarguais, impossible de se lasser du ballet qu'ils nous proposent en déployant leurs ailes.


La piste devient tortueuse, on croise une famille de lamas...


 Certains ont investi le territoire d'un ancien village abandonné ("Campamente Corina")...


... et mène au mirador du volcan Ollague, toujours en activité. On peut apercevoir des fumées s'échappant de ses flans au dessus des sommets enneigés.


La "Valle de Rocas" est un champ de roches volcaniques. En laissant libre court à son imagination on y voit un condor sans tête ou un éléphant !


Nous avons perdu un peu d'altitude, retour à la civilisation, et aux cultures, essentiellement de quinoa. 


Après les paysages arides de roches et de poussières, nous traversons des pâturages verdoyants : "los Bodedales de Sora".


Ces zones humides d'altitude permettent d'alimenter les troupeaux de lamas.


... et de nandous !




Le désert de Chiguana est traversé par la ligne de chemin de fer reliant Uyuni à Calama au Chili.




Sur les conseils d'Edgar chez qui nous logions à SPA, nous modifions l'itinéraire habituel en direction d'Uyuni pour passer par le village San Juan de Rosario. Cette ville à 3 660m d'altitude d'un millier d'habitants possède une nécropole archéologique datant des XIIIe-XVe siècles. Elle est composée de plusieurs dizaines de "chullpas" : tombes pré-incas de forme ovoïdes au creux de roches sédimentaires calcaires. Des momies d'anciens chefs Aymaras en position foetales y sont relativement bien conservées, grâce au froid et à la sécheresse. Céramiques, textiles, outils disposés autour des ossements témoignent des rites et cultures des communautés andines ancestrales.


Le site comprend aussi un petit musée avec des objets trouvés dans les tombes et des explications sur les pratiques et cultures locales.

Arrêt dans un champ de quinoa prêt à être récolté. La Bolivie est le premier exportateur mondial de quinoa, dans le Sud du pays il s'agit de la plus importante source de revenu.



Balade au milieu des lamas et devant nos premiers cactus géants alors que le soleil s'est déjà couché sur la vallée.


Nous posons nos sacs dans l'hôtel de sel Tambo Loma. Ici les murs et le mobilier ont été fabriqués à partir de la principale ressource naturelle locale : le sel.
 


Vendredi 7 avril 2017

Départ à 5h30 du convoi de 4X4 en direction du lac salé d'Uyuni. Nos seuls repères visuels sont les phares des véhicules qui nous précèdent dans la nuit, préservant ainsi le suspense du spectacle promis. Situé à 3 650m d'altitude, il s'agit du plus grand désert de sel du monde (12 000m2). Entre janvier et mars, les précipitations inondent les bords du salar qui peuvent être couverts jusqu'à 30cm d'eau. Bien que le climat soit de moins en moins prévisible, le mois d'avril est censé être le meilleur pour permettre à la fois d'admirer les reflets du paysage dans les vasques d'eau (non encore évaporées) tout en accédant sans soucis au site déjà largement asséché. 

Nous avons donc la sensation de rouler sur l'eau, la lune et les étoiles se réfléchissant sous les roues des 4X4 ! 


Marcher sur l'eau c'est encore mieux et cela permet de réaliser quelques photos originales !


Le lever du soleil est majestueux. 


Pendant que nous prenions des poses improbables...

 
...Gilmar nous a préparé la table du petit déjeuner, elle aussi unique en son genre !


Notre chauffeur sort de son coffre quelques accessoires pour s'amuser encore un peu des effets d'optiques possibles sur ce site. 


Une attaque de dinosaure !



Ici bien sûr pas de piste, sur cette étendue parfaitement plate, rien que du blanc et du blanc à perte de vue, sans quasiment aucun point de repère à l'horizon. Il existe juste quelques "îles" comme celle du Pêcheur (en forme de poisson) ou celle d'Incahuasi où nous conduit Gilmar. Sommet d'un ancien volcan autrefois immergé, elle est recouverte de cactus centenaires. Héritées de l'époque Inca, les offrandes à la "Terre Mère" ("Pachamama") ont toujours lieu ici le 1er août à travers le sacrifice d'une femelle lama blanche.



Un petit sentier sillonne l'île entre les cactus géants et offre un superbe panorama sur l'immensité blanche.


Il fait particulièrement doux dans ce décor de western blanc...


On reprend notre traversée du lac sous un éblouissant soleil. Les résurgences de sel dessinent au sol des polygones. 



Un nouvel arrêt au cours duquel on continue à jouer avec les distances faussées par l'absence de relief et de perspectives.


Au menu du jour...


Avant de quitter le lac, on peut voir le tout premier hôtel tout en sel (des murs jusqu'au mobilier), seuls le toit et quelques poutres sont faites de bois et de paille. 



Les drapeaux du monde entier flottent au vent...  


Photo souvenir devant la statue de sel érigée en l'honneur du passage du Dakar en 2014.


Quelques familles pauvres continuent à exploiter modestement le gisement de sel mais le salar recèle surtout 40% des réserves mondiales de lithium (utilisé pour les batteries électriques). Son exploitation fait l'objet actuellement d'importantes convoitises et manoeuvres entre le gouvernement et les multinationales. 


Quelques emplettes au marché artisanal, toujours haut en couleurs.



Déjeuner dans un boui-boui local... les hommes se laisseront tenter par la viande de lama. Impossible pour moi ! 


Le cimetière des trains de Uyuni rassemble locomotives à vapeur et wagons du début du XXème siècle, à l'époque où ils transportaient le minerai d'argent des mines alentours. 


Partie de cache-cache dans le train fantôme !  



Retour à la civilisation, l'occasion de côtoyer un peu la population locale après plusieurs jours loin des villes. A 150km au Sud-Ouest de Potosi, la ville d'Uyuni compte plus de 10 000 habitants. Cette bourgade commerciale fondée en 1890, carrefour de chemins de fer, est désormais un point d'appui logistique pour les touristes qui, comme nous, visitent le Sud Lipez.



Des scènes de la ville quotidienne...



... toutes générations confondues !



 De l'école au marché...



Après cet interlude coloré, nous reprenons la route pour entamer le chemin du retour vers le Chili. Petite halte dans le village de San Cristobal qui a été totalement déplacé à 17 kilomètres de son emplacement d'origine car il se trouvait au-dessus d’un important gisement d’argent découvert en 1998. 




Dans la nouvelle bourgade on a construit des écoles et les villageois ont accès à Internet. L’église coloniale, elle aussi, a été démontée pierre par pierre et déplacée. C'est l'une des plus anciennes de l'altiplano bolivien, elle conserve des peintures et fresques certaines datant du XVIIème siècle.  


Quelques heures de piste dans la nuit jusqu'au refuge de Mallku Villa Mar. Il n'y fait vraiment pas chaud et nous sommes bien-heureux d'avoir opté pour une chambre privée à la place du dortoir. Pas besoin de VMC, le mur de la salle d'eau comporte une belle ouverture sur l'extérieur glacial et je me régale d'une douche bouillante qui laisse s'échapper un nuage de vapeur dans l'obscurité.


Samedi 8 avril 2017

Encore un réveil plus que matinal, les effets de l'altitude se refont un peu sentir, à moins que cela ne soit le froid qui engourdisse les corps et les esprits. Le thermomètre de la voiture affiche -10° à l'extérieur ! Il fait encore nuit quand notre 4X4 repart pour 3h de piste jusqu'à la frontière chilienne. 

Arrêt à l'aube aux thermes de Polques. Ambiance très différente de celle constatée lors de notre découverte du site 3 jours auparavant. Vidés des touristes qui trempent dans les eaux chaudes au cours de la journée, les bassins laissent échapper une fumée qui perce l'air glacial. Les chauffeurs font un brin de toilette et se réchauffent à la source.



La température est à peine meilleure en arrivant dans la queue du poste de contrôle de sortie du territoire.


Nous quittons notre excellent chauffeur pour prendre la navette affrétée par l'agence et redescendre en moins d'une heure à San Pedro de Atacama. Passage par la douane et on retrouve la rue Caracoles pour déjeuner dans un resto végétarien bien agréable : "Estrella Negra".
Afin d'optimiser cette journée de transition, nous avons profité de notre transfert vers l'aéroport de Calama pour approcher les célèbres mines cuivre qui font vivre la région. Des visites sont possibles mais à réserver à l'avance. On se contentera d'observer le ballet des véhicules qui sillonnent l'immensité des sites pour creuser et extraire des tonnes de roches minérales . 


La mine de Chuquicamata, qui s'est structurée comme une petite ville, contient à elle seule 13% des réserves de cuivre de la région et constitue la 2ème plus profonde mine à ciel ouvert du monde (jusqu'à 850m).



Pour rejoindre l'aéroport, notre chauffeur traverse la ville de Calama, guère inspirante entre grillages et barbelés, éventuel lieu de transit pour les voyageurs, elle ne présente pas d'intérêt touristique. On s'envole ensuite pour Santiago. A l'arrivée nous allons récupérer notre véhicule de location et bataillons un moment avec le GPS pour tenter de trouver le "Lomas Loft" où nous avons réservé nos chambres de ce soir. Petite "visite" nocturne des quartiers chauds de Santiago, bien perdus, on finit par appeler au secours notre hôte vers minuit. La maison de Camilo est en fait en dehors de la capitale, à Pudahuel, quartier huppé dont l'entrée est sécurisée, sorte de "Wisteria Lane" aux antipodes des rues glauques où nous venons d'airer !

Dimanche 9 avril 2017 
Le quartier est toujours aussi paisible au petit matin et la vue depuis la terrasse bien agréable.


Nous consacrons cette dernière journée à la visite de Valparaiso à environ une heure et demie de Santiago par l'autoroute. Au cours du trajet nous longeons de nombreuses exploitations viticoles avant d'arriver sur la côte Pacifique. Bienvenue au paradis des photographes !


Cette ville aux maisons de mille couleurs perchées à flan de collines a connu son âge d'or au XIXème siècle. Premier port entre l'Europe et la côte Pacifique américaine, elle était le point d'attache des marins et voyageurs du monde entier. Surnommée "la perle du Pacifique", elle connut alors un développement très rapide et fut la première à installer l'eau potable, le gaz, le télégraphe et le téléphone, attirant ainsi de nombreux immigrés européens qui y construisirent de belles résidences. Le commerce était florissant, la cité avant-gardiste. 


Le siècle suivant fut plus sombre à commencer par le tremblement de terre de 1906 qui fit 3000 victimes, suivi de l'ouverture du canal de Panama et de la crise économique de 1929. De nombreuses élites quittèrent alors la ville qui plongea dans le déclin financier et commercial. Elle touche le fond dans les années 80 sous la dictature. Son classement au patrimoine de l'humanité en 2003 va sauver l'identité architecturale de Valparaiso en débloquant des fonds pour sa restauration. Avec un dynamisme retrouvé, il y règne désormais une ambiance un peu hors du temps, pleine de charme. 


La ville basse, surnommée "le plan" comprend le port, les rues commerçantes et la grande plaza Sotomayor.

Elle est entourée de 44 collines en forme d'amphithéâtre que parcourent d'innombrables escaliers. On se consacre tout d'abord à la découverte du cerro Alegre et du cerro Concepcion.



Son côté pittoresque réside aussi dans sa quinzaine de funiculaires dont le plus ancien date de 1883. 


«Si nous parcourons tous les escaliers de Valparaiso nous aurons fait le tour du monde», écrivait le poète Pablo Neruda dont on peut voir la maison bleu dans une des ruelles. Capitale culturelle du pays, "Valpo" est aussi célèbre pour ses oeuvres de street art qui en font un véritable musée à ciel ouvert.


Revendications sociales, opinions politiques, pensées philosophiques ou poétiques sont ainsi exprimées de façon artistique au détour de chaque rue. 



La sortie de l'église en ce dimanche des Rameaux.


Déjeuner au restaurant "La caperucita y el lobo" qui propose des plats raffinés tout en profitant d'une jolie vue sur la ville.


Les parcs publics sont très animés, petits et grands profitent de ce jour de repos pour s'amuser en famille. Deux touristes se sont glissés parmi les joueurs de baby-foot !


On emprunte un des vieux funiculaire en bois, "l'Ascensor Artillera", qui conduit à un mirador offrant une vue plongeante sur la ville.



Promenade toujours aussi haute en couleurs !


... jusqu'au camion des éboueurs !



A moins de 10km l'une de l'autre, la ville balnéaire de Vina del Mar contraste avec Valparaiso. Ville nouvelle huppée, construite autour de grandes avenues, d'immenses complexes hôteliers attirent  touristes chiliens et argentins. Une promenade longe la plage et le Pacifique. 


Le casino, construit en 1930, est une place importante de la ville qui attire les touristes fortunés... et nous ! 

 
On ne finira pas milliardaires ce soir mais la soirée sera bien agréable malgré tout !



Lundi 10 avril 2017

Nous laissons derrière nous le petit havre de paix de Camilo pour rejoindre la zone de l'aéroport. Le voyage se finit déjà mais les hommes ne pouvaient pas partir sans faire un détour par le golf de Santiago avant notre vol retour pour Paris...


La magie des paysages contrastés que nous avons parcourus donne forcément envie de revenir un jour pour découvrir le Sud du pays jusqu'à la mythique terre de feu !

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